Le scénario algérien est-il déjà là ?
portrait robot du serial killer |
Cela s’appelle tuer pour donner l’exemple. Ce n’est pas le premier cas mais le second, Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès ayant été tué par les « gardiens de la révolution » il y a déjà quelques mois. Pour ceux qui connaissent très bien la psychologie et les méthodes des islamistes, pas seulement en Tunisie d’ailleurs, ces assassinats sont dans la logique même des choses. Leurs buts, faire régner un climat de terreur, éradiquer les poches de résistance à la dictature islamiste, délivrer aux opposants un message clair : disparaitre totalement de la scène, ou s’abstenir de critiquer Ennahda. C’est inédit dans l’histoire de la Tunisie, que ce soit sous Bourguiba ou sous Ben Ali.
Dans l’article de décembre dernier, nous avons cité quatre noms : Béji Caïd Essebsi, Hamma Hammami, Tahar Ben Hassine et Amor Shabou. Nous avons volontairement rendu public leurs noms pour alerter la classe politique et l’opinion publique tunisiennes. Nous comprenons donc pourquoi les commanditaires des assassinats ont changé de cibles. Ce serait trop flagrant pour eux. Plutôt que Hamma Hammami, c’est donc Chokri Belaïd qui a été abattu.
Certains n’ont pas pris au sérieux nos alertes et nos mises en garde. Nous espérons qu’ils vont désormais prendre en considérations nos informations. D’autres assassinats seront commis dans les semaines qui viennent. Des attentats plus sophistiqués seront perpétrés dans la capitale et ailleurs : voitures piégées, trains explosés, administrations ciblées…Des événements qui annoncent une guerre civile de plus en plus probable. Ce n’est pas de l’alarmisme mais des prévisions qui découlent de notre connaissance parfaite de l'islamisme "modéré" et de la situation générale du pays.
Le Qatar, derrière l'assassinat de Chokri Belaïd ?
Pour ce spécialiste du monde arabe, «Chokri Belaïd a beaucoup critiqué le Qatar». Une semaine avant son assassinat, il avait multiplié les sorties médiatiques pour dénoncer les prédicateurs islamistes du Golfe qui venaient «semer leur poison» en Tunisie. Il avait accablé l’Arabie Saoudite et le Qatar, deux pays à la doctrine dangereuse pour le peuple tunisien. «Tout le monde sait que le Qatar a aidé le parti Ennahda à arriver au pouvoir. Tout le monde sait aussi que le Qatar est en Libye et que probablement l'arme du crime viendrait de Libye, puisque les armes livrées par l'Otan à ce pays passent maintenant dans les pays voisins, la Tunisie, le Mali, et d'autres...», a souligné Bassam Tahhan qui a mis en garde les autres pays arabes contre cet «ami» qui est le Qatar.
Que tous ceux qui nous ont servi la fable de l'islamisme modéré se taisent !
Besma Khalfaoui a le visage creusé par la douleur, mais ses mots jaillissent comme une source vive. La veuve de Chokri Belaid, sa petite fille serrée contre elle, ses amis et sa famille chantant l’hymne national, dit qu’elle pleurera plus tard, que ses larmes n’ont aucune importance. Elle continue, comme l’homme aimé qu’on lui a tué de quatre balles, à se battre pour une Tunisie démocratique. Vous connaissez le visage de Besma : elle a accepté de le montrer aux caméras et aux journalistes dans les ravages de la tristesse et le courage de la détermination. Le visage de Besma, penché sur le drapeau qui recouvre le corps de Chokri, puis levé, dévasté et énergique, vers ses interlocuteurs, est le « J’accuse » qui fait trembler aujourd’hui Ennahda, alors que le crime jette un pays dans la rue.
Ali Laâridh aurait facilité la fuite vers la Libye de l’assassin
Conclusion
Concluons enfin par cette mise en garde d'Angela Mekel, chancelière d'Allemagne :
"Tous ceux qui tiennent à la légitimité en Tunisie doivent savoir que le monde entier est en train d’observer le terrorisme exercé en Tunisie au nom de cette légitimité et assiste à l’apparition de milices extrémistes. Ce qui se passe au Mali doit servir de leçon aux tenants de la légitimité, sinon ils rateraient l’opportunité historique de construire un Etat pluraliste démocratique et moderne en Tunisie".
RépondreSupprimerComme son précédent, le gouvernement actuel essaye d’étouffer l’affaire chokri belaide…il joue sur le facteur temps et essaye de faire oublier le crime…les derniers développements, et grâce à des efforts de particuliers, connaissent un nouveau rebondissement…l’estafette qui aurait servi à l’évacuation des meurtriers a été identifiée et son matricule est rendu publique…elle appartient à une entreprise qatari, dont le gérant est un nahdhaoui…la justice tunisienne essaye de bâcler l’enquête…des témoins cités par la défense n’ont pas encore été entendus…la justice se décharge de ses devoirs pour confier la totalité de l’affaire à la brigade de la police criminelle. les points d’interrogations sont restés sans réponses…tout y est pour laver les mains sur cette prétendue justice, complice du gouvernement et du parti au pouvoir, directement impliqués dans l’assassinat…l’équipe de défense et la famille du défunt n’ont qu’à internationaliser l’affaire et lui donner l’importance qu’elle mérite…tous les indices convergent vers le crime politique préparé, commandité et exécuté par des états (le gouvernement tunisien et son maître qatari)…tous les ingrédients sont réunis pour s’adresser au tribunal international... le reste n’est que perte de temps….certes, les choses ne seront pas faciles, mais il faut le faire…dans ce cas, la famille bénéficie de la sympathie des organisations civiles internationales des droit de l’homme qui peuvent jouer un rôle essentiel…elle bénéficie aussi du soutien illimité de toute la famille démocratique locale…
Casoar Casqué
RépondreSupprimerLe journaliste et animateur de la radio Shems FM et de Tounesna TV Mehdi Houas a reçu des menaces de mort via une lettre anonyme, selon le Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse.
Dans cette lettre manuscrite arrivée par la poste, le message laisse entendre que des menaces similaires ont été adressées à d’autres journalistes et des menaces sont directement adressées à Mehdi Houas lui intimant l’ordre de ne «pas dépasser les lignes rouges voire d’abandonner la politique au risque de connaître le même sort que Chokri Belaid», le tout agrémenté d’insultes.
Cette affaire intervient alors que Hamza Belloumi, journaliste et animateur de la radio Shems FM et Nessma TV, avait annoncé avoir reçu des menaces de mort, le 1er mars dernier dans une lettre qui lui a été envoyée au siège de Nessma TV.
D’autres journalistes sont sous le coup de menaces comme Sofiane Ben Farhat, Sofiane Ben Hamida, Neziha Rejiba (Om Zied) et Naoufel Ouertani, selon le Centre de Tunis pour la liberté de la presse.