vendredi 26 mai 2017

Une mosquée en France datant du XIIe siècle

On a comme l’impression que cette information va rendre malade certains imbéciles haineux mais c’est ainsi, l’histoire est ce qu’elle est. On remarque, blague à part, que les Français du XIIe siècle étaient bien plus ouverts, respectueux et dignes que certains clowns contemporains lobotomisés malheureusement par une propagande d’une rare violence. On peut rappeler également les tombes de musulmans trouvées près de Nîmes
La Mosquée de Buzancy Ardennes France 12e siècle



LETTRE DE M JOUFFROY D’ESCHAVANNES À M. HECTOR HOREAU :
« Mon cher Horeau Lorsque vous fîtes paraître il ya peu de temps votre projet d’élever une mosquée à Paris, projet que la Société Orientale a si bien accueilli, je vous préviens qu’une mosquée existait déjà en France depuis le XII siècle et si vous parûtes désireux d’en connaître les détails ainsi que l’histoire de sa fondation. C’est pour répondre à votre désir que je vous adresse cette lettre en vous prévenant d’abord que le monument en question n’est guère connu aujourd’hui que des archéologues et que dans le pays même bien des gens ignorent sa première destination. On raconte qu’un seigneur de haut lignage Pierre d’Anglure originaire de Champagne ayant comme tant d’autres résolu d’aller défendre la croix en Terre Sainte parvint en Palestine et s’y fit un grand renom par ses nombreuses prouesses. Un jour étant tombé blessé dans une rencontre avec l’ennemi les Sarrazins (Musulmans) l’emmenèrent prisonnier. Notre chevalier fut conduit devant le fameux Saladin (Salahudin al-Ayyoubi) sultan d’Egypte qui fit panser ses blessures et le traita avec des égards auxquels était loin de s’attendre un croisé qui se voyait entre les mains du Turk. Sa captivité fut longue mais enfin le sire d’Anglure qui s’était fait bien venir du Sultan et lui avait donné maintes preuves de sa loyauté obtint sur sa parole de gentilhomme d’aller quérir sa rançon lui même Saladin qu’on avait surnommé Malek al Nasir c’est à dire le Prince victorieux avait appris des nombreux prisonniers qu’il retenait auprès de lui les lois de la chevalerie française et bien fait pour les apprécier ce grand homme voulait les répandre dans ses États.
Doué d’une âme ardente et chevaleresque il donnait l’exemple de vertus inconnues jusqu’alors à ses sujets et les étonnait par une urbanité que les Orientaux eussent appelé de la faiblesse s’ils n’eussent connu le courage de leur sultan. Il ne quittait d’ailleurs le luxe et les plaisirs de sa cour que pour marcher à de nouveaux combats toujours couronnés de la victoire. Cette fois encore Saladin avait voulu montrer aux Francs que sa confiance à la parole donnée était sans bornes et il était curieux de s’assurer si les chevaliers chrétiens observaient scrupuleusement ces maximes de bonne foi et de délicatesse dont ils se targuaient si fort D’Anglure fut à peine arrivé dans ses foyers qu’il vendit une partie de son patrimoine après quoi il reprit le chemin de la résidence du Sultan suivi de son écuyer et de deux mulets qui portaient l’argent de son rachat.
Or, il advint qu’en route plusieurs accidents faillirent priver le chevalier des richesses qu’il portait et ce ne fut qu à force de courage et de persévérance qu’il parvint au terme de son voyage non toutefois sans encombre car il y perdit un œil dans un combat qu’il dut livrer aux mécréants. Enfin il arriva à la cour du Sultan et s’empressa de déposer à ses pieds la rançon promise. A cette vue Saladin admirant la loyauté de ce vieux guerrier lui fit grand accueil. Puis il lui rendit sa rançon le combla de présents et le renvoya dans sa patrie.
Il y mit cependant des conditions c’est que rentré dans ses foyers il donnerait le nom de Saladin à tous ses descendants mâles remplacerait ses anciennes armoiries qui étaient d’or à la croix de sable par des grelots et des croissants et enfin construirait sur ses terres un temple en l’honneur (d’Allah et Son prophète) Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui).




Les armes de Anglure se blasonnent ainsi : d’or semé de grelots d’argent soutenus chacun d’un croissant de gueules27.
Les armes de Anglure se blasonnent ainsi : « d’or semé de grelots d’argent soutenus chacun d’un croissant de gueules. »


Ces conditions furent religieusement exécutées et le sire d’Anglure rentré dans ses foyers éleva une mosquée qui probablement n’a jamais vu l’exercice du culte auquel elle était destinée.
Voilà mon cher Horeau l’histoire de ce monument maintenant je vous en dois une description. Ne vous attendez pas à voir une merveille des Mille et une nuits le bon chevalier malgré la générosité du Sultan était pauvre et c’est tout au plus s’il eut de quoi tenir sa promesse.
Le bourg de Buzancy est situé dans le département des Ardennes sur la route de Vouziers à Stenay et à peu près à égale distance de ces deux localités. Au nord et sur la partie haute du bourg se trouve un bâtiment que les habitants du pays nomment le Mohammed c’est notre mosquée . Cet édifice construit en grosses pierres de taille est de forme carrée et maintenu par de larges éperons peu saillants On y voit encore sous le cordon de l’entablement un grand nombre de figures antiques ainsi que plusieurs caractères symboliques la porte tournée du côté de l’Orient est cintrée et ornée de colonnettes quant aux autres ouvertures elles sont certainement postérieures à la construction de l’édifice et consistent en trois baies irrégulières pratiquées sur chaque face dans les deux tiers de la hauteur. La couverture du monument est en forme de pyramide surbaissée et composée de dalles superposées les unes aux autres Jusqu à ces derniers temps la mosquée avait toujours été entretenue soit par les divers propriétaires qui se sont succédé jusqu’à la révolution soit par l édilité locale. Hélas il était réservé à des magistrats peu soucieux de l’histoire de toucher les premiers au monument élevé par la reconnaissance d’un chevalier français. L autorité locale a obtenu depuis quelques années l’autorisation d y faire les changements nécessaires pour y établir une école de l’un et l’autre sexe et vous pourrez voir de jeunes Giaours en sabots fouler les dalles du Mohammed.
Signé d’Eschavannes. »

 

Voilà ce que dit  » Louis Paris »  dans « La Chronique de Champagne, Volume 4, p. 408 – 409 » :
« Puis arrivèrent les Croisades et des champenois qui y étaient allés soit avec le champenois Villehardoin historien de la cinquième Croisade soit avec le champenois Joinville historien de la dernière revinrent en Champagne tout teints des mœurs orientales convertis ou peu s’en fallait a l’Islam. Reconnaissants envers les Sarrasins qui les avaient bien traités ou même libérés de l’esclavage et sauvés de la mort ces champenois s’appelaient du nom de leur bienfaiteur comme ce Saladin d’Anglure près de Sézannes ou comme cet autre qui fit construire une mosquée célèbre aujourd’hui encore quoique ruinée près de Buzancy. Puis c’est l’histoire de Notre Dame de Liesse près de Laon histoire pleine de charmes un vrai conte oriental » .
Adaptation Histoire Islamique.