samedi 16 juillet 2016

La guerre de l’Occident en Syrie repose sur al-Qaïda – L’assassin de Nice a suivi les recommandations d'al-Qaïa

L’assaillant de Nice qui, jeudi soir, a tué plus de 80 personnes en fonçant dans une foule avec son camion, pourrait bien avoir été inspiré par al-Qaïda. Inspire, le magazine qu’al-Qaïda distribue sur Internet, avait déjà préconisé ce genre d’attaque au camion dans son édition numéro 2 (pdf).À la page 54, on peut lire ceci :

Prenez soin de bien choisir le lieu et le moment. Privilégiez les endroits les plus fréquentés. Les espaces plus étroits sont encore mieux, car les gens ont moins de chances de se sauver. Évitez les lieux où d’autres véhicules pourraient vous intercepter.
Pour faire le plus grand carnage, vous devez prendre le maximum de vitesse en gardant une bonne maîtrise de votre véhicule, de façon à avoir un maximum d’inertie permettant de frapper le plus de gens possible d’un même élan. (…)
Le lieu idéal est celui où l’on trouve le plus grand nombre de piétons et le moins grand nombre de véhicules. En fait, si vous pouvez vous rendre dans les « zones réservées aux piétons » se trouvant dans certains centres ville, ce serait merveilleux. Il existe certains endroits fermés à la circulation automobile à certaines heures en raison des nuées de personnes qui s’y trouvent.
La Promenade des Anglais, ce boulevard en bord de mer à Nice où l’attaque a eu lieu jeudi soir, a été fermée à la circulation habituelle afin de permettre à une foule de piétons de regarder les feux d’artifice du 14 juillet. L’endroit et l’occasion répondaient tout à fait aux recommandations d’acte terroriste d’al-Qaïda.
Oussama Ben Laden avait émis des réserves à propos des attaques sans discernement, ce qui n’a pas empêché al-Qaïda d’y avoir recours à d’autres occasions. En ce moment même, la partie occidentale de la ville d’Alep tenue par le gouvernement, peuplée en grande partie de réfugiés sunnites, subit quotidiennement les tirs aveugles de l’artillerie improvisée d’al-Qaïda et des rebelles modérés qui contrôlent certaines parties de l’est d’Alep.
Lorsque des citoyens français se sont rendus en Syrie pour renverser par la force le gouvernement légitime de la Syrie, le gouvernement français a regardé ailleurs ou a peut‑être même vu la chose d’un œil favorable :
« Les combattants en Syrie ne combattent pas la France ou l’Europe ; ils se battent contre le régime Assad », disait alors le ministre de l’Intérieur français Manuel Valls. Fabius, disait des terroristes d'Al-Nosra (nom d'al-Qaïda en Syrie) "ils font du bon boulot". 
Les massacres de Paris et de Nice en seraient une horrible preuve, si jamais on arrive à prouver que c'est bien Al-Qaïda qui est derrière. Si c'est le cas, cela voudrait dire qu'aujourd’hui, ces combattants "qui font du bon boulot" et leur idéologie islamiste de la terreur aveugle reviennent hanter la France.
Le président syrien Assad nous avait pourtant prévenus que le terrorisme frappant la Syrie finirait par se retourner contre l’Occident :
« L’Occident utilise tous les éléments, même s’ils se retournent contre lui ailleurs, a expliqué Assad. Ils combattent al-Qaïda au Mali et le soutiennent en Syrie et en Libye. Mais l’Occident ne sait pas – ou peut-être qu’il le sait sans en être encore conscient – que ce terrorisme va se retourner contre lui et qu’il en paiera le prix plus tard en Europe et aux États-Unis. »
Le président français Hollande a maintenant annoncé qu’il maintiendra l’état d’urgence et qu’il ordonnera à l’armée de patrouiller dans les rues. Sauf que les deux mesures étaient déjà en place ces derniers mois sans pour autant empêcher l’attaque de jeudi. Hollande a aussi promis d’intensifier les attaques contre le groupe armé État islamique. C’est pourtant le soutien que la France et ses alliés accordent aux rebelles modérés en Syrie qui maintient en vie al-Qaïda et le groupe armé État islamique.

Les États-Unis, tout comme la France, ne combattent pas al-Qaïda en Syrie. 
Les armes qu’ils fournissent aux rebelles modérés sont utilisées pour coordonner des attaques avec al-Qaïda contre le gouvernement syrien. Dans les faits, leur guerre par procuration visant un changement de régime en Syrie repose sur les unités de choc d’al-Qaïda :
Jusqu’à maintenant, les États-Unis ont mené des frappes occasionnelles contre ce qu’on a décrit comme des hauts responsables d’al-Qaïda en Syrie. Mais ils se sont abstenus de mener des attaques systématiques contre le Front al-Nosra [al-Qaïda en Syrie], qui compte dans ses rangs de nombreux Syriens, y compris tous ceux qui ont quitté des groupes rebelles moins extrémistes parce que le Front al-Nosra est mieux armé et financé. Faysal Itani, agrégé supérieur à l’Atlantic Council, s’est montré aussi critique à l’égard de la coordination militaire proposée aux Russes. Il a dit que les attaques conjointes contre le Front al-Nosra sonneraient le glas de l’opposition syrienne, consoliderait le pouvoir de M. Assad et mettrait en colère la majorité des Syriens.
Aussi longtemps que la France, les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient soutiendront les rebelles en Syrie dans le but de faire tomber le gouvernement légitime d'un pays indépendant par la force, les actes de terrorisme commis en Syrie par al-Qaïda, par ses groupes affiliés comme Ahrar al-Sham ou par le groupe armé État islamique seront aussi perpétrés sur leur sol même.

Nous devons nous attendre à encore plus d’attaques semblables à ce qui s’est passé à Paris, Bruxelles, Orlando et Nice, tant et aussi longtemps qu’un peu de bon sens n’arrivera pas à se refaire une petite place dans le cerveau collectif des gouvernements occidentaux.
– Le 15 juillet 2016 – Source : Moon of Alabama




Le chef terroriste, Abdul Razzaq Tlass. (Photo d'archives)
Le chef terroriste, Abdul Razzaq Tlass. (Photo d'archives)

Selon les sources médiatiques, le chef terroriste "Abdul Razzaq Tlass" aurait demandé l'exil en France et sa demande aurait été acceptée.
Le terroriste en question, né à Rastan dans la province de Homs, dirigeait depuis 2011 les "brigades Omar Farough", liées à l'Armée syrienne libre. Il est à l'origine des centaines d'assassinats de soldats et de civils syriens. C'est le prototype du "gentil terroriste" qu'aiment et arment les Français, les Israéliens, les Saoudiens, et les Américains.
Tlaas est un ex-officier de l'armée arabe syrienne qui a déserté les rangs des forces nationales syriennes pour créer la milice précitée.    
L'état d'urgence est en vigueur en France depuis novembre 2015, date à laquelle la capitale a été prise pour cible de plusieurs attaques terroristes, revendiquées par les sympathisants de Daech et d'autres groupes takfiristes opérant en Syrie. 
La semaine dernière la capitale française a accueilli le congrès annuel du groupuscule terroriste anti-iranien des Moudjahidines du peuple auquel prenaient également part les sponsors des terroristes en Irak et en Syrie. 
D'un côté, les autorités françaises imposent des mesures de sécurité draconiennes sur l'ensemble du territoire français, et de l'autre, elles autorisent la présence officielle des chefs terroristes en France allant jusqu'à leur offrir l'exil.

Il n'y as si longtemps, la France recevait le patron des terroristes tunisiens, un certain Ghannouchi, comme un chef d’État. Deux semaines plus tard, l'un de ceux qu'il appelle "fils spirituels" a fait un carnage à Nice.  

Comme le dit un proverbe tunisien :
"Ne mets pas le pied sur la queue de la vipère,
si tu ne veux pas qu’elle te morde".

« Daech crée un contexte : beaucoup de tarés s'y inscrivent »

Les tueurs des attentats d’Orlando et de Magnanville sont « des malades mentaux » qui trouvent « une justification » dans les thèses djihadistes, estime Eric Denecé, directeur du CF2R.

Voyez-vous un lien entre Orlando et Magnanville ?

Non, strictement aucun. Ces deux attaques sont menées par deux malades mentaux, à deux endroits éloignés de la planète.

Mais dans les deux cas, les tueurs revendiquent leur attaque au nom de Daech…

C’est de l’habillage. La réalité, ce sont des attaques menées par deux individus qui passent à l’action au nom d’un État islamique (Daech) parce que cette revendication leur donne un point de rattachement, une espèce de justification et le sentiment de s’inscrire dans une dynamique.

Une aubaine pour Daech, dont les tueurs servent aussi les intérêts ?
Oui, mais l’organisation État islamique ne revendique pas tout. Là, elle l’a fait parce que les tueurs sont probablement des individus en lien avec elle. Daech ne déclenche pas ces attaques, au sens propre du terme, mais crée un contexte favorable, dans lequel s’inscrivent beaucoup de tarés de la planète, dont ces deux-là.

Faites-vous allusion à Al-Adnani, le porte-parole de Daech, qui appelait, fin mai, à frapper en Occident durant le ramadan ?

Bien sûr. On perd trop de temps à étudier le discours de l’État islamique et à vouloir faire de la contre-radicalisation qui ne marche pas. Il y a deux types de tueurs : des « petits » criminels, qui relèvent de la psychiatrie et les membres de l’EI à proprement parler. Eux sont des « dérangés » d’une autre nature, plus atteints dans leur conception du monde et de la vie.

Qu’est-ce qui pousse ces individus isolés à passer à l’acte ?

Nos sociétés occidentales produisent de plus en plus de frustrés, par une évolution logique de l’individualisme. Il n’y a plus la famille, la cellule ou le village pour les maintenir dans le bon chemin. De plus en plus d’individus partent à la dérive.

De là à se muer en terroriste…

99 % des gens qui dérivent se tournent vers l’islam radical et 1 % vers l’extrême-droite, comme on l’a vu avec Anders Breivik (attentats de 2011 à Utoya, en Norvège). Ceux qui passent à l’action sont des paumés : quand on regarde chaque cas, on découvre un problème lié à la psychiatrie. S’ils n’avaient pas eu de « cause », comme ici le djihadisme, ils seraient probablement devenus des tueurs en série. Les analystes pointent souvent leur haut niveau d’études : que je sache, ce n’est pas parce qu’on a bac + 10 qu’on est sain d’esprit !

Qu’en est-il des « vrais » membres de Daech ?
Des gens comme Al-Adnani ont une interprétation de l’islam totalement archaïque, exclusive et meurtrière. Hitler était un grand malade mental et on a affaire au même phénomène avec les islamistes, sauf que c’est beaucoup plus élaboré. Ils s’appuient sur des constructions intellectuelles aberrantes.

Comment en sortir ?

Cette menace va durer plusieurs décennies. Ce n’est pas un épiphénomène. Mais on ne peut pas se transformer en État policier : de toute façon, on a bien vu que ça ne marche pas.

Mais vous relativisez ces attaques…

Je reste optimiste : nos démocraties ont la capacité de lutter. D’autant qu’il faut garder raison : les attentats, aussi odieux soient-ils, ne représentent « que » 1 % des homicides et 0,06 % des morts violentes en France, comme les accidentés de la route, les avalanches, les noyades, les assassinats, les femmes ou les enfants battus à mort. Pourtant, 90 % du travail des médias et 90 % du budget de la sécurité en France sont utilisés pour lutter contre ces actes terroristes.

Hannibal GENSERIC