lundi 18 juillet 2016

Coup d'état en Turquie. Poutine a sauvé la vie à Erdogan !




Un rapport étonnant du Conseil de sécurité russe (SC) circulant dans le Kremlin aujourd'hui, dit que, juste après avoir terminé sa conversation téléphonique avec le président Poutine, Recep Tayyip Erdoğan, revigoré, a salué la Fédération de Russie pour lui avoir sauvé la vie et qu'il allait rencontrer le Président Poutine dans les 2 prochaines semaines. Il a aussi promis «vengeance» contre le président Obama pour avoir organisé le coup d'état manqué contre son régime.



Selon ce rapport, le complot du régime Obama en vue de tuer le Président Erdoğan a été découvert par le ministère russe de la Défense (MoD) il y a et sept mois que nous avons rapporté dans nos rapports du 2 décembre 2015  en écrivant :


Avion russe "Doomsday"

Immédiatement avant la découverte par le MoD de l'intrigue du régime Obama en vue de tuer le Président Erdoğan, ce rapport continue, les relations entre la Fédération et la Turquie avaient été brisées lorsque le 24 Novembre 2015, un bombardier russe sans défense a été abattu sur la Syrie par l'aviation turque tuant son pilote- mais pour lequel, il y a quinze jours, le président Erdoğan a présenté ses excuses dans une lettre personnelle au président Poutine.

Dès la réception par le président Poutine des excuses du président Erdoğan, le 27 Juin, ce rapport note, le MoD a réactivé sa précédente opération «défense personnelle» pour le chef de la Turquie en activant une force d'élite du 25e Régiment Spetsnaz du Service de Renseignement de l’Administration (GRU).

Soldats du 25è Spetsnaz du GRU

Craignant que le président Erdoğan ne soit bientôt protégé par ces forces d'élite Spetsnaz, ce rapport continue, le régime Obama accéléra ses  plans de coup d'État, mais n'a pas réussi à comprendre qu'ils avaient déjà formé une «barrière proactive » autour d’Erdogan , de ses principales liaisons de communication à son gouvernement, des forces de police et des médias fidèles.

Obama ignorant que des forces d'élite Spetsnaz étaient déjà en "opération de combat" pour protéger le président Erdoğan, ce rapport explique, les comploteurs dirigés par la CIA ont commencé leur attaque le 15 Juillet dans la ville portuaire de la Riviera Turque de Marmaris, sur la côte méditerranéenne en attaquant Grand Yazici Club Turban où le chef de la Turquie était en vacances.

L'attaque elle-même, ce rapport continue, se composait de «au moins» 8-10 militaires turques dirigés par la CIA, débarquent d'un hélicoptère sur le terrain du Grand Yazici Club Turban. Ils se sont précipité vers ce qu'ils croyaient le château privé du président Erdoğan, en lançant des grenades et tirs d'armes automatiques contre ce château.

Cependant, l'élite de "protecteurs" Spetsnaz du président Erdogan l’avait déjà retiré de la Casa De Maris car ils savaient ce qui était sur le point de se produire et que la «bataille furieuse" a coûté la vie de nombreuses forces de police turques. Devant cet échec, les comploteurs se sont enfuis dans leur hélicoptère vers la Grèce. Ils ont comparu, il y a heures, devant un procureur grec. Et le Premier ministre de la Grèce, Alexis Tsipras, a promis de les extrader vers la Turquie .

Dans la foulée de cet échec d’Obama dans sa tentative de coup contre Erdoğan, ce rapport détaille plus de 6000 arrestations comme suspects de complot en connivence avec la CIA, dont les chefs de file sont le conseiller spécial du président turc, le colonel Ali Yazici, le commandant de la base aérienne Balikesir en Turquie occidentale, le Brigadier général Ishak Dayioglu, et le général Akin Ozturk, qui sont tous maintenant en garde à vue aussi.

La préoccupation la plus grave pour le ministère de la Défense russe, concerne le contrôle des quelque 90  bombes nucléaires B61 stockées à la base aérienne d'Incirlik en Turquie, dont  cinquante sont affectées aux pilotes américains, et quarante sont affectées à la Force aérienne turque.

Avec le commandant de la base aérienne d'Incirlik, le général Bekir Ercan Van, actuellement en détention aussi, les forces militaires américaines ont activé  leur niveau d’alerte le plus élevé tandis que les autorités locales ont bloqué tous les accès à cette base. –Pour le moment, il n’y a aucune indication claire sur la manière dont le régime Obama va répondre à son «aventure échouée», ni comment il compte protéger ces armes nucléaires.

Un ancien ministre libanais révèle qu’Erdogan était caché à la base russe de Hmeymim pendant le coup d’état



Dans une interview avec la télévision libanaise, un ancien ministre du gouvernement et personnalité de la télévision, Wahim Wahab, a déclaré que la Russie a, non seulement averti Erdogan de l’imminence d’un  putsch, mais lui a aussi offert un refuge dans sa base en Syrie.


Le principal suspect du Coup a servi comme attaché militaire à Israël

Le cerveau présumé derrière la tentative de coup d’État contre le gouvernement turc avait autrefois servi comme attaché militaire à Israël, selon les rapports.

Général Akin Öztürk, qui était aussi l'ancien commandant de la force aérienne de la Turquie, a été arrêté samedi avec au moins cinq autres généraux dans le cadre du coup d'Etat manqué le vendredi soir.
Akin Ozturk


De 1998 à 2000, Öztürk a servi à Tel-Aviv au sein de l'ambassade de Turquie. Plus tard, il est devenu commandant de la force aérienne, jusqu'à ce qu'il  démissionne l'année dernière. Il a conservé son siège au Conseil militaire suprême de Turquie.

Avant le coup d’État, Öztürk était une figure militaire célèbre, honorée par de nombreuses médailles de son propre pays et de l'OTAN.

Ex-diplomate américain: la CIA impliquée dans le putsch en Turquie

L’ex-chef du cabinet de l'ancien ministre américain des Affaires étrangères, Colin Powell, est convaincu que le service de renseignement américain est directement impliqué dans la récente tentative de coup d'Etat en Turquie.
D’après Lawrence Wilkerson, qui travaillait de 2002 à 2005 en tant que chef du cabinet du secrétaire d’Etat Colin Powell, le directeur de la CIA (le service de renseignement des USA) John Brennan a "certainement" joué son rôle dans la tentative de coup d'Etat militaire en Turquie.

"Je suis sûr que John Brennan et d'autres savaient ce qui se passait en Turquie, et il est évident que nous (les Etats-Unis, ndlr) sommes liés à ce putsch", a estimé M.Wilkerson à Sputnik.
Le diplomate américain a noté que Washington utilise depuis longtemps les coups d’Etat comme une arme afin de renverser des gouvernements indésirables dont les politiques ne correspondent pas aux intérêts américains.
Selon M.Wilkerson, pendant la présidence de Ronald Reagan, la CIA avec Bill Casey à sa tête a effectué 58 opérations d'infiltration.

"Réfléchissez un instant: ce qui se passe aujourd'hui, vos enfants et petits-enfants le liront dans 25 ans, comme aujourd'hui nous lisons le renversement en 1953 du premier ministre iranien, Mohammed Mossadegh. Imaginez qu'un scénario similaire se déroule aujourd'hui à Caracas et à Kiev, ou effectivement à Ankara, à Damas et à Bagdad", a déclaré M. Wilkerson.



Douguine à Ankara pour parler de la nouvelle relation russo-turque


Par Defend Democracy Press – Le 17 juillet 2016.

le géopoliticien et
philosophe russe
Alexander Douguine
A la veille du coup d’État en Turquie, le géopoliticien et philosophe russe Alexander Douguine était à Ankara pour donner une conférence de presse. Entre autres choses, il a insisté pour dire que ce sont les mêmes forces qui veulent la destruction de la Russie et de la Turquie et menacent la souveraineté turque. Il a dit que le président Erdogan comprenait maintenant la situation et il a ajouté que les deux pays entament un nouveau genre de relations, pas seulement en restaurant de vieux liens mais en se dirigeant vers la création d’une alliance stratégique.
Douguine a souligné que l’intégrité territoriale de la Russie et de la Turquie est maintenant menacée par les mêmes ennemis, c’est à dire la politique hégémonique des Etats-Unis au Moyen-Orient et l’islamisme radical comme un outil de cette politique hégémonique. Voilà pourquoi le plus important est maintenant d’élaborer une stratégie commune à la Russie et la Turquie pour le salut de tout le Moyen-Orient. Mais, comme il a dit, «nous ne pouvons pas soutenir l’intégrité territoriale de la Turquie et de la Russie si nous ne soutenons pas l’intégrité territoriale de la Syrie».
Le président Erdogan a compris déjà l’importance de la provocation quand l’avion de chasse russe a été descendu, dit Alexandre Douguine, en attirant l’attention sur le fait que l’Amérique entretient le chaos et ne peut même pas garantir l’intégrité territoriale de ses propres alliés. Il a continué en citant les exemples de l’Afghanistan, de l’Irak, du Yémen, de la Libye, de la Syrie, de la Géorgie et de l’Ukraine, avant de conclure que de tels scénarios sont prévus aussi pour la Turquie. Il suggère un retour à l’époque de l’alliance entre la Russie soviétique et Kemal Atatürk. La situation est maintenant aussi critique que du temps de Kemal, a-t-il ajouté.
Douguine a rappelé que les Américains sont prêts à créer un Kurdistan uni qui n’est pas dans l’intérêt stratégique russe.
Certains analystes russes estiment que l’une des raisons du coup d’État manqué était la perspective d’une amélioration substantielle des relations entre la Turquie et la Russie.
Traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone.

Douguine est un proche conseiller de Poutine. C'est donc la voix du Kremlin qui s'exprime à cette conférence.



La réconciliation russo-turque vue du Moyen-Orient


L’amélioration récente des relations bilatérales entre la Russie et la Turquie ont provoqué d'intenses discussions parmi les analystes et les experts des médias à travers le Moyen-Orient. L’aide déterminante de la Russie à Erdogan va obliger ce dernier à revoir ses positions concernant la Syrie et va l’obliger à laisser la Russie liquider définitivement Daech/ISIS.

Ankara, de l'avis des commentateurs locaux, a payé un prix élevé pour la chute du SU-24 russe abattu en Syrie. Le président Tayyip Erdogan, pour les commentateurs arabes, "n’est pas habitué à reconnaître ses erreurs, mais il a du boire la coupe amère des excuses", car il savait que la protection russe pour sa vie n’a pas de prix. La suite des évènements l’a prouvé.

Le journal émirati, Al Khaleej, est convaincu que Moscou a agi à bon escient dans cette situation, tout en évitant des étapes dangereuses et des revendications irréfléchies, choisissant la voie de l'application des pressions économiques sur Ankara (tourisme, gaz).

De nombreux analystes analysent les relations bilatérales entre Moscou et Ankara en fonction la situation en Syrie, qui est devenue le point d'intersection des différents intérêts géopolitiques des forces extérieures.

La responsabilité de la baisse dans le rôle de la Turquie dans la région, selon certains analystes politiques, repose sur les épaules des élites politiques turques. Ankara n'a pas attendu que les flammes qui dévorent ses voisins syriens et irakien se répandent et embrasent toute la région. La Turquie a du reconnaître qu'il était idiot de regarder ces flammes sans rien faire.

Le rédacteur en chef de l'influent journal Al-Hayat, George Samaan, estime qu’Erdogan a mis du temps pour enfin reconnaître la nécessité de pragmatisme dans la politique étrangère de son pays, tout en étant incapable de tourner le dos aux vieux rêves ottomans. Le nouveau pragmatisme en Turquie le renvoie désormais vers sa maison pour le bien-être économique turc, qui a été la base du poids et de l'influence de ce pays au Moyen-Orient.

En supprimant les blocages dans les relations entre Moscou et Ankara, selon le journaliste turc Hakan Aksay, Moscou veut accélérer les étapes, ce qui va accélérer du même coup le désengagement turc de Syrie, car Ankara devra cesser de soutenir les djihadistes et les groupes extrémistes si elle veut une réconciliation honnête et totale avec la Russie.

Mais ce qui, peut être, va finalement être obtenu, c’est la normalisation des relations entre les deux pays au point où ces relations bilatérales étaient avant la crise syrienne.

Un expert libanais en vue sur les affaires turques, Dr. Mohammed Noureddine, note aussi qu'il ne peut y avoir aucune discussion sérieuse sur les relations de la Russie avec la Turquie, sauf si cette dernière retire soutien aux groupes radicaux en Syrie et en Irak.

Les experts continuent de faire valoir que la normalisation n’est maintenant qu’une question de temps.

Une experte libano-américaine de premier plan, Raghida Dergham, estime que le président turc Erdogan s’est lui-même trouvé piégé en Syrie, et il est convaincu qu'il a besoin de la Russie pour en sortir. Vladimir Poutine a bénéficié de l'évolution de la position de la direction turque non seulement parce qu'il a reçu des excuses du chef d'Ankara, mais aussi parce qu'elle a attiré Erdogan sur la voie de la réconciliation en Syrie.

Le journal irakien Al-Zaman voit les actions communes que la Russie et la Turquie vont prendre pour lutter contre le terrorisme bénéficieront à ces deux états. Ce serait de loin une étape plus productive que la coopération de la Turquie avec Washington, dont les politiques ont été en proie à l'imprécision, à l'incertitude et à des délais déraisonnables, et quelquefois à des heurts sanglants [1].

 [1] 

VOIR AUSSI :

Turquie. Arrestation des 2 pilotes de la CIA qui ont abattu le SU24 russe et qui ont voulu abattre l'avion d'Erdogan

Une armada massive se dirige sur la Turquie pour l'attaquer

Hannibal GENSERIC