vendredi 8 avril 2016

Arabie Maudite. Un prince saoudien condamné (à Londres) pour le meurtre de son amant

Saoud Bin Abdulaziz Bin Nasir al Saoud a été reconnu coupable du meurtre du serviteur qui partageait sa chambre, et son lit, dans un luxueux hôtel londonien. S'il avait commis le meurtre en Arabie, il aurait été décoré de la médaille du mérite wahhabite, tandis que ces croisés d'Anglais ne respectent pas les princes musulmans, gardiens de la Mecque. Ils ont jugés que ces "gardiens des lieux saints" sont des assassins malsains.

Le prince saoudien Saud Bin Abdulaziz Bin Nasir al Saud.
Le prince saoudien
Saud Bin Abdulaziz
Bin Nasir al Saoud

La sentence est tombée. Reconnu coupable du meurtre de son "serviteur et amant", le 15 février, le prince saoudien sera emprisonné à vie en Grande-Bretagne. Naturellement, lorsque l'affaire sera oubliée, et que l'Arabie aura une grosse commande auprès de la Grande Bretagne d'armes pour massacrer d'autres "frères arabo-musulmans", comme des Yéménites, des Syriens ou des Irakiens, une grâce royale opportune libèrera le prince, sans que la presse aux ordres n'en parle.
Ce prince, Saoud Bin Abdulaziz Bin Nasir al Saud, petit-fils par sa mère du roi Abdallah, âgé de 34 ans, était suspecté d'avoir tué à Londres Bandar Abdullah Abdulaziz, son domestique saoudien de 32 ans. Ce dernier avait été retrouvé dans sa chambre d'hôtel, étranglé, le corps couvert de bleus et de morsures au visage.
Après avoir tenté de faire jouer son immunité diplomatique, le prince n'a pas réussi à convaincre les enquêteurs de son innocence. Il expliquait que Bandar avait été agressé dans la rue trois semaines auparavant et qu'il était probablement mort de ces blessures. Un argumentaire fragile qui avait été balayé par l'autopsie. Les médecins légistes ont conclu à un décès causé conjointement par un étranglement et des coups violents portés à l'abdomen juste avant la mort. De plus, une caméra de vidéosurveillance avait filmé le riche Saoudien dans l'ascenseur de l'hôtel en train d'asséner lui-même ces coups à son domestique. Orphelin, adopté par une famille de serviteurs, Bandar était traité «comme un esclave» par son employeur, ont rapporté différents témoins au cours du procès. Une domination qui expliquerait pourquoi Bandar a été tué sans avoir opposé la moindre résistance.

Des images du prince saoudien en train de frapper sa victime trois semaines avant le meurtre dans un hôtel londonien.

Des photos du serviteur nu

Bandar Abdullah Abdulaziz a été roué de coup et étranglé par son employeur.
Bandar Abdullah Abdulaziz
a été roué de coup et étranglé
par son employeur
 
Devant les preuves accablantes, le prince a alors changé de tactique. Il a reconnu son implication dans la mort de son domestique et plaidé l'homicide involontaire. Toute son énergie a dès lors été consacrée à nier le caractère sexuel de ce crime afin d'éviter l'opprobre en Arabie Saoudite où l'homosexualité, considérée comme un péché mortel, est encore passible de la peine de mort. Un expert de la région chez Human Rights Watch explique d'ailleurs à la BBC qu'en marge du procès en Grande-Bretagne, un «conseil de famille sera tenu et que ses revenus (au moins 200.000 dollars annuels) seront probablement coupés» suite à cette affaire.
Le déroulement du procès a longuement évoqué la nature homosexuelle présumée de la relation qui unissait les deux hommes. Voyageant depuis plusieurs mois ensemble, ils partageaient le même lit au Landmark, un luxueux hôtel londonien. «Nous avions demandé un autre lit mais cela n'a pas été possible», s'est expliqué le prince après son arrestation, rapporte le Telegraph. «Nous n'avons pas utilisé le sofa parce que nous voyagions avec Bandar en égaux depuis le début. Je ne voulais pas qu'il se sente différent de moi parce qu'il dormait sur le sofa.»
Une défense sérieusement entamée par les photos du serviteur nu retrouvés sur son téléphone portable... La veille, les deux hommes avaient par ailleurs partagé le repas de la Saint-Valentin dans un restaurant italien. Deux escorts boys ont enfin témoigné avoir eu des relations sexuelles avec le prince quelques jours avant la mort de Bandar, selon la BBC. «Les éléments établissent de manière tout à fait concluante qu'il est homosexuel ou qu'il a des tendances homosexuelles», concluait ainsi le procureur.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/10/20/01016-20101020ARTFIG00447-un-prince-saoudien-condamne-pour-le-meurtre-de-son-ami.php

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