lundi 8 février 2016

Syrie. Moscou remet les pendules à l'heure. Erdogan pleure

Le ministère russe de la Défense a commenté la récente déclaration du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg d'après laquelle "l'opération des forces aérospatiales russes en Syrie entravait le règlement pacifique du conflit et conduisait à un regain de tension dans la région".

Nous reproduisons ci-après la réponse du porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov. "Je tiens à rappeler à M.Stoltenberg que l'origine de la crise en Syrie n'est pas l'opération des forces aérospatiales russes, mais l'activité insensée des pays de l'Otan qui ont plongé dans le chaos la région du Proche-Orient. Pendant ces trois ans, personne en Occident, et encore moins à Bruxelles, n'a même évoqué quelconques négociations sur la Syrie. Le seul souci consistait à préciser les délais de la destruction définitive du pays, à l'instar de la Libye où les pays de l'Otan instauraient le modèle occidental de la "démocratie" sans rencontrer aucun obstacle.
"Grâce à l'aviation russe, les Syriens ont retrouvé, en quelques mois seulement, la confiance dans la possibilité de combattre et d'éliminer le terrorisme international dans leur pays et, comme conséquence, se sont mis à penser à l'avenir de la Syrie.
"En ce qui concerne les péroraisons de M.Stoltenberg sur un regain de tension dans la région à cause de la présence russe en Syrie, elles sont une pure absurdité.
"Quant à la question de savoir pourquoi, outre les terroristes, notre opération met sous tension certains pays de l'Otan, il faut la poser à Jens Stoltenberg en personne".

La Russie met en garde les USA, l’Arabie Saoudite et la Turquie


Les Saoudiens attaquent !

150.000 soldats d'élite saoudiens vont chasser "les croisés russes" de Syrie

La Russie met en garde les Etats-Unis, les Saoudiens et les Turcs dans sa bataille cruciale à Alep.
La guerre civile syrienne de cinq années, fait face à un moment le plus critique. Samedi, le 6 février, une force combinée de troupes du Hezbollah, de l’Armée syrienne, d’une milice chiite irakienne, des sous-officiers iraniens, ont été menés par les agents (forces spéciales) de l’air russe et des Spetsnaz visant à encercler 35,000 rebelles piégés dans Alep, la plus grande ville du pays. Comme ils ont resserré le siège, 400,000 civils syriens ont également été pris au piège et forcés de supporter le lourd bombardement aérien russe et les tirs d’artillerie violents des forces terrestres se rapprochant sur la ville. Les voies d’approvisionnement des rebelles ont été coupées jeudi et vendredi où l’Armée syrienne et les forces de Hezbollah ont capturé le corridor reliant Azaz – Alep et toute la province du Nord d’Idlib à la frontière turque.
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Djihadosionistes morts de peur,
cheikhs en sueur, sultan en pleurs

Les dizaines de milliers de réfugiés fuyant de la ville assiégée se sont regroupés à Bab al-Salama, le dernier passage de la frontière turque avant d’être fermer contre eux. C’est le plus grand exode de réfugiés syriens depuis le début de la guerre civile. Les rebelles sous le siège sont douloureusement à court d’armes pour combattre l’énorme offensive combinée, rapporte une source militaire israélienne. Leur seul recours restant est de capituler ou être broyés puisque la force conquérante renversera leurs positions et reprendra le combat rue après rue.
Une fois les forces combinées de combats luttant avec l’armée de Bashar Assad prendront Alep et le Nord de la Syrie, l’opposition aura subi sa plus lourde défaite depuis le début de la guerre. La capacité de groupes terroristes de continuer à lutter contre le régime sera gravement diminuée.

À Washington, les cercles de Département d’État, lors d’un briefing aux médias des États-Unis, ont déclaré que le moment était venu de mettre en place une zone de sécurité d’exclusion aérienne dans le nord de la Syrie. Ils ont dit : “Une fois que la zone serait établie, nous ne croyons pas que la Russie défierai les forces de la puissance américaine et de l’OTAN, particulièrement si elles opéraient principalement à partir de la Turquie.”
Le lendemain, vendredi,Moscou ( ) est revenu avec une réponse forte: le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov a déclaré: “Les systèmes de défenses aériennes russes permettent la détection précoce de menaces à l’avion russe volant pour des missions de combat au-dessus de la Syrie et fournissent des mesures adéquates pour garantir la sécurité de vol.” C’était un rappel de la défense aérienne sophistiquée S-400 et systèmes de missile S-300 que la Russie a installé sur sa base aérienne syrienne après que l’aviation turque a détruit un avion militaire russe en novembre.
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Couverture de l'espace syrien par les S300 et S400

Le Ministre des Affaires étrangères syrien Walid al-Moallem l’a mis plus crûment : “Toutes troupes étrangères entrant en Syrie reviendraient à la maison dans les cercueils en bois.”
Il a conseillé aux groupes d’opposition armés luttant contre l’offensive gouvernementale dans la région de déposer leurs armes parce que, il a dit, “les avances gouvernementales indiquent que la guerre de la Syrie de cinq ans approche à sa fin.

Toute ingérence de Riyad dans le conflit syrien tournera en catastrophe

L'éventuel envoi de troupes terrestres saoudiennes en Syrie enfoncera davantage le Proche-Orient dans le chaos car il est clair que l'objectif de cette intervention n'a rien à voir avec la lutte contre l'organisation terroriste Daech.
L'intention de l'Arabie saoudite de s'ingérer dans le conflit syrien a provoqué un choc chez toutes les parties intéressées par le règlement dans ce pays proche-oriental et a poussé les Etats-Unis de se poser des questions sur leur soutien à Riyad, écrit le quotidien allemand Die Welt.

La monarchie du Golfe étant l'une des principales sources de financement et de livraisons d'armes aux rebelles islamistes, elle est le principal "auteur" du conflit syrien. En outre, la Russie et l'Iran, pays qui prennent une part active au règlement du conflit, n'accepteront jamais la présence du contingent saoudien sur le sol syrien.

Le ministère saoudien de la Défense a déclaré jeudi dernier qu'il était prêt à déployer des troupes terrestres en Syrie pour combattre le groupe terroriste Etat islamique.
Bahreïn s'est aussi dit prêt samedi à envoyer un contingent terrestre en Syrie dans le cadre de l'opération que la coalition internationale dirigée par Washington mène contre le groupe terroriste Daech en Syrie.
Le ministre syrien Walid Mouallem a annoncé samedi que tout lancement d'une opération terrestre en Syrie sans le feu vert de Damas serait un "acte d'agression".

Le vrai but des forces anti-syriennes



Une Russie axée sur les principes semble avoir compris que la violence américaine déployée en Syrie, Irak, Yémen, Ukraine et dans d’autres parties du monde est un moyen pour mettre en œuvre un agenda programmé de longue date : la domination mondiale impérialiste par les USA. De ce fait, nous analysons l’intervention russe en Syrie comme un moyen de stopper les USA dans leur projet de digérer – et diriger – le monde, pays après pays. Si rien ne s’oppose à un pays sans scrupule dans sa tentative de placer les nations du monde sous son contrôle et sa tutelle, alors la Russie et la Chine se trouveront complètement isolées pour défendre leurs propres peuples, territoires, histoires, économies, aspirations et modes de vie face aux prédateurs impérialistes.
Plus clairement, après que les avions de chasse russes ont commencé à cibler les camps terroristes et leurs infrastructures sans tenir compte du fait qu’ils étaient  extrémistes et modérés, de nombreuses voix, surtout américaines, avec celles de leurs vassaux européens et arabes, se sont élevées contre leur engagement en Syrie. Leur argument selon lequel l’engagement de la Russie serait un facteur aggravant la prolongation du conflit est absurde.
Primo, si c’était le cas, pourquoi l’Occident et ses alliés ont-il permis au carnage de continuer avant que la Russie ne dénonce leurs fadaises ?
Deuzio, les USA ne sont pas intéressés à l’arrêt de la guerre contre les Arabes même si Assad disparaît. Il n’y a aucune raison de douter qu’après Assad, ISIS et ses clones continueront de tenir leur rôle dans le projet américain pour apporter la preuve de ce que les officiels US répètent en boucle : vaincre ISIS prendra de 10 à 30 ans. Et même 30 ans après, alors qu’ISIS aura disparu depuis longtemps de l’actualité, on peut s’attendre – si on se réfère aux précédents historiques – à ce que les USA continuent à trouver des prétextes à l’extension de leur politique interventionniste.
Catégoriquement, la décision de l’issue du conflit ne doit pas être laissée entre les mains des impérialistes US et des néocons sionistes – et c’est ce que la Russie s’emploie à empêcher. Essentiellement, en commençant par la Syrie, la Russie se dresse puissamment pour contrer l’hégémonie américaine. Ensuite, les récriminations semblent suggérer que seuls les USA – et leurs vassaux européens – devraient jouir unilatéralement du privilège de mener des raids contre les cibles de leur choix, comme bombarder des dunes désertes ou des cibles insignifiantes, plutôt que bombarder les groupes armés, leurs convois et leurs camps de base. Ceci peut expliquer pourquoi, après 14 mois de bombardements américains de la Syrie et de l’Irak, les groupes soutenus par les USA – tels al-Nosra ou ISIS – se portent à merveille et se développent.
Curieusement, les analystes ne se sont jamais rendu compte que les campagnes aériennes occidentales, peu importe qui les effectue, détruisent les infrastructures civiles et économiques syriennes, alors que la Russie se borne à viser les structures militaires et les transports logistiques d’ISIS et de ses organisations annexes. L’Occident poursuit un programme destructeur visant à la disparition de l’État syrien actuel : nommément la destruction systématique de ses biens économiques.
Quand le Pentagone fanfaronne que «de nombreuses raffineries de l’état islamique en Syrie ont été détruites», quand les bombes de la RAF britannique frappent les champs pétroliers et quand la France les rejoint dans leur modèle de destruction, les faits demeurent : il n’y a pas d’État islamique. Et il n’y a pas de raffineries qui lui appartiennent – les voler est une autre affaire. Mais ce que détruisent les bombardiers US, britanniques, français, ce sont de coûteuses raffineries, unités de stockage et camions citernes appartenant au peuple syrien.
D’amples preuves suggèrent que ISIS a été créée par l’Occident pour attaquer la Syrie – et partitionner l’Irak – sans déclaration de guerre.

Nous référant à nos observations sur les développements militaires immédiatement après l’intervention de la Russie, nous pouvons déclarer que les USA sont engagés dans une course contre la montre afin de détruire la Syrie avant que la Russie n’ait détruit leurs groupes islamistes soutenus par l’étranger. Le Secrétaire d’État John Kerry explique cela par des arguments controuvés. Il a récemment déclaré : «Les USA veulent éviter l’entière destruction de la Syrie.» Ce qui veut dire : «Les USA désirent détruire la Syrie mais pas entièrement.» Pourquoi dit-il ceci justement aujourd’hui et pas immédiatement après avoir été nommé Secrétaire d’État ?
Récemment, 55 prêcheurs wahhabites et Frères musulmans en Arabie saoudite ont lancé une fatwa pour un djihad contre les Croisés russes orthodoxes 1
Pourquoi pas, mais pendant les 14 mois de bombardements américains illégaux en Syrie, avec maintenant les troupes au sol en guise de conseillers des groupes terroristes, nous n’avons jamais entendu ces accusations féroces contre les Croisés américains. Cet épisode en dit long sur les commanditaires des wahhabites saoudiens et leurs associés.
Écrire sur la violence en Syrie sans enquêter d’abord sur les forces qui l’ont déclenchée et aiguisée, c’est comme enquêter sur les marées océaniques sans mentionner le rôle de la lune. De même devons-nous tenter de décoder les résultats de la violence en Syrie en termes corrects : qui a transformé la Syrie en friche et en théâtre mortel comme celui que les USA et la Grande Bretagne ont créé en Irak, avec une extension un peu moindre en Libye, et maintenant au Yémen via l’État wahhabite fasciste d’Arabie saoudite ?
Que devrions-nous faire si le front anti-guerre ne possède pas les moyens matériels pour arrêter le bain de sang ? Comment stopper les dizaines de milliers de groupes étrangers payés et armés pour la plupart par les Saoudiens et les Qataris, entraînés par les USA et leurs valets régionaux que sont la Turquie et la Jordanie ?N’est-il pas pas ridicule de voir des tueurs arriver en Syrie de tous les coins du monde pour renverser le gouvernement sous la bannière d’un islam sectaire, réinterprété et soutenu par les wahhabites du Golfe, par les USA, par l’Occident, et bien sûr par Israël ?

Nous avons aussi noté que les USA et leurs instruments arabes et turcs font de pauvres camouflages quand ils parlent de soutenir la liberté en Syrie. On s’étonne : depuis quand les dirigeants américains, turcs, saoudiens, qataris et émiratis se sont-ils souciés de la liberté, de la démocratie, des droits de l’homme ou de la prospérité des nations ? Où existe-t-il une pareille évidence ? Quel est le véritable but des forces qui organisent des légions internationales de la mort et leur ordonnent de détruire la Syrie sous prétexte de combattre un mauvais régime ?
- Pourquoi  la Syrie est-elle dans le viseur de pays comme l’Arabie saoudite, la Turquie, et le Qatar ? Ces pays, connus pour leur terrible répression des libertés et des droits politiques, seraient-ils devenus, du jour au lendemain, des modèles standards des valeurs humanistes et de l’émancipation politique ?
- Qu’est-ce qui pousse les dirigeants saoudiens à jouer le premier rôle dans la destruction de l’Irak, de la Libye, et maintenant du Yémen ? Qui désire détruire les pays arabes avec leur merveilleuse culture, leur société, et leur mosaïque de religions ?


En 2007 dans une interview télévisée le général Wesley Clark faisait cette déclaration :
Environ dix jours après le 9/11 je vins au Pentagone et je rencontrai le Secrétaire Rumsfeld et le Secrétaire adjoint Wolfovitz. Je descendis à l’étage juste en-dessous pour saluer quelques amis du groupe de commandement qui avaient l’habitude de travailler pour moi, et un des généraux m’interpella. Il me dit : «Monsieur, entrez donc et parlons un peu». Je répondis : «Vous êtes trop occupé.» Il répondit : «Non. Nous venons de décider de partir en guerre contre l’Irak.» Je lui demande : «Nous partons en guerre contre l’Irak ? Pourquoi ?» Il répond : « Je ne sais pas pourquoi, je suppose qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre.». Alors je demandai : «Ont-ils trouvé quelques informations qui lient Saddam Hussein à Al Qaïda ?» Il me dit : «Non, il n’y a rien de neuf dans ce sens, ils ont seulement pris la décision de partir en guerre contre l’Irak.»
Je retournai voir le même gars quelques semaines après, à ce moment là nous bombardions l’Afghanistan. Je lui demandai : «Partons-nous toujours en guerre contre l’Irak ?» Et il répondit : « Oh, c’est pire que ça.» Il se dirigea vers son bureau, prit un morceau de papier et dit : «Je viens à l’instant de recevoir ceci de l’étage au-dessus» (le bureau du secrétaire de la Défense), et il ajouta : «C’est une note qui décrit comment nous allons attaquer sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan, et l’Iran.» Je demandai : «C’est secret défense ?» Il répondit : «Oui, Monsieur» et je dis alors : « Bien. Ne me le montrez pas.»
Je le rencontrai un an plus tard et lui demandai : «Vous vous rappelez de ça… ? » Il me répondit : «Monsieur, je ne vous ai jamais montré cette note. Je ne vous l’ai JAMAIS montrée.» 3
Dans une interview télévisée diffusée deux ans avant la violence à large échelle qui a explosé en Syrie, Roland Dumas, l’ancien ministre des Affaires étrangères français faisait cette déclaration :
«Je vais vous dire quelque chose. J’étais en Angleterre, deux ans avant la violence en Syrie, pour un autre travail. Je rencontrai des officiels de haut niveau qui m’avouèrent qu’ils préparaient quelque chose en Syrie.
C’était en Angleterre, pas aux USA. La Grande-Bretagne organisait une invasion rebelle en Syrie. Ils me demandèrent si, malgré que je ne sois plus ministre des Affaires étrangères, je désirais participer. Répondant à ma question sur le motif qui les poussait à initier la violence en Syrie, Dumas expliqua : «C’est très simple, il y avait un seul but, renverser le gouvernement syrien parce que dans cette région il est important que le régime syrien ne tienne pas un langage anti-israélien.» Ensuite, l’ancien ministre ajouta «qu’il lui avait été dit par un Premier ministre israélien longtemps auparavant que Tel-Aviv visait à détruire chaque pays de la région qui ne s’alignait pas avec lui. Il ne s’agissait pas simplement d’Israël, c’était au sujet d’une intervention pays après pays à travers le Moyen et le Proche-Orient, l’Afrique du Nord, pour aller toujours plus loin et plus profondément vers le Sud en Afrique.»
C’était planifié depuis des dizaines d’années. 4

NOTES

  1. Al Monitor, Saudi religious scholars enraged over Moscow’s recent Syria strikes.
  2. A lire : Obama Proposes $500 Million to Aid Syrian Rebels; The nations that sent arms and money to Syria; Where Does ISIS Get Those Wonderful Toys?; See other « ISIS » convoys.
  3. Reported at Humans Are Free website, The Hidden Truth Behind Syria and the Arab Spring.
  4. Reported at Humans Are Free website, The Hidden Truth Behind Syria and the Arab Spring.

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