mardi 10 novembre 2015

France ultra-sioniste. L’activisme anti-Israël est criminel.

« L'activisme anti-Israël criminalisé au pays de "Charlie Hebdo" et de la "liberté d'expression" », c'est le titre d'un article publié par Glenn Greenwald sur The Intercept fin octobre 2015. Ce point de vue externe fait suite à la confirmation, par la Cour de Cassation, plus haute juridiction française, de la condamnation en appel de 12 membres du collectif BDS, (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) , par un arrêt rendu le 20 octobre 2015.
(Source de l'image : The Intercept, 27 octobre 2015)

 
Quelques mots pour commencer sur la campagne internationale de BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) : créée le 09 juillet 2005 par plusieurs dizaines d'ONG palestiniennes, elle "vise à exercer diverses pressions économiques, académiques, culturelles et politiques sur Israël afin d'aboutir à la réalisation de trois objectifs : la fin de l'occupation et de la colonisation des terres arabes, l'égalité complète pour les citoyens arabo-palestiniens d’Israël, et le respect du droit au retour des réfugiés palestiniens. [...] Le mouvement appelle à un boycott économique, politique, universitaire et culturel." La campagne bénéfice de nombreux soutiens internationaux, parmi lesquels : le président de l’Assemblée générale de l’ONU Miguel d'Escoto Brockmann, l'intellectuelle Naomi Klein, l'historien israélien Neve Gordon, Jean Bricmont, Tariq Ramadan, le musicien Roger Waters, les écrivains John Berger, Eduardo Galeano et Arundhati Roy, ainsi que par les cinéastes Ken Loach et Jean-Luc Godard. Citons également l'archevêque Sud-Africain Desmond Tutu, prix nobel de la Paix 2002, qui n'hésite pas à faire un parallèle avec l'Apartheid. Des citoyens israéliens (Eyal Sivan, Yael Lerer, Michel Warschawski) et des fédérations juives ne sont pas en reste.[1]
Rappelons ensuite les faits : le 26 septembre 2009 et courant mai 2010, des activistes de BDS manifestaient dans un Carrefour d’Illzach-Mulhouse au boycott des produits en provenance d’Israël. Les activistes étaient vêtus de tee-shirt arborant le logo du collectif, à priori rien que l'on puisse qualifier d'une action violente ou répréhensible. Pourtant, le BNVCA (Bureau de Vigilance Contre l’Antisémitisme) déposait plainte, représenté par Me Pascal Markowicz.[2], lequel arguait que les activistes « portaient des vêtements mentionnant "Palestine Vivra, Boycott Israël" [visibles] malheureusement dorénavant dans toutes les manifestations pro-palestiniennes, distribuèrent des tracts sur lesquels le lecteur pouvait notamment lire : "acheter des produits importés d’Israël c’est légitimer les crimes à Gaza…" et proférèrent des slogans tels que "Israël assassin, Carrefour complice." »
En première instance, les 12 activistes de BDS étaient relaxés par le Tribunal Correctionnel de Mulhouse le 15 décembre 2011, avant d'être condamnés en appel par la Cour d’Appel de Colmar le 27 novembre 2013. Finalement, la Cour de Cassation a confirmé la décision de la Cour d'Appel, en s'appuyant, et c'est bien là tout le problème, sur la Loi sur la liberté de la presse de 1881, et notamment sur son article 24, lequel stipule en son alinéa 8 que « ceux qui [...] auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement. » Basée sur la Loi Lellouche de 2003, cette incrimination ne vise cependant pas qu'à réprimer les "actes racistes ou antisémites" auxquels elle est souvent réduite. Elle vise aussi les "nations". Si l'antisémitisme est la discrimination et l'hostilité manifestées à l'encontre des Juifs en tant que groupe ethnique, religieux ou racial, rappelons qu'Israël est une nation qui n'est pas peuplée que par des personnes de confession Juive (25% des Israéliens ne sont pas Juifs). Or, en l'espèce, c'est la nation Israël qui est visée par BDS, en aucun cas des personnes appartenant à une religion déterminée.
Si effectivement les militants de BDS appelaient bien au boycott des produits en provenance d'Israël, qualifier ces actions de "discriminatoires" à l'encontre d'un "groupe de personnes" (ici tous les Israéliens) appartenant à une "nation" est pourtant lourd de sens. Comme le font remarquer certains auteurs, l'arme du boycott à l'encontre d'une nation ne pourrait-elle ainsi plus être utilisée en France au motif qu'elle serait discriminatoire ? Quid de l'embargo décrêté par exemple par l'ONU à l'encontre de l'Afrique du Sud du temps de l'Apartheid, qui est une forme de boycott ? Evidemment, ce sont là des mesures internationales, régies par le droit international, et l'affaire BDS est finalement une affaire franco-française. Mais est-ce à dire que si l'Apartheid existait toujours, appeler de nos jours en France au boycott des produits sud-africains serait punissable dans l'Hexagone si une organisation de défense du pays visé soumettait ce cas à la justice française ? Car c'est là que l'on touche, en quelque sorte, à la liberté d'expression revendiquée si chèrement -soi-disant- par l'esprit "Charlie". Et c'est sur ce point que Glenn Greenwald, fustige la décision de la Cour de Cassation.
Extrajudiciarisons enfin la question comme l'a fait Libération dans un article -pour une fois- plutôt bien monté, et évoquons le cas de Freedom House qui publiait en octobre 2015 son rapport annuel sur le degré de liberté numérique. L'ONG y constatait que sur les 32 des 65 pays qui voyaient une restriction de ces libertés, les 3 plus gros déclins en la matière étaient à mettre au crédit de la Libye, de l'Ukraine et de... la France.[3] Cocorico, aux côtés d'un pays en proie au chaos (du fait principalement de la France) et d'un autre livré à une guerre civile (où certains proches du pouvoir en France n'ont pas hésité à soutenir tacitement les pires groupuscules), nous trouvons notre pauvre Hexagone. C'est dire l'atmosphère délétère et le délabrement intellectuel qui règnent actuellement dans ce pays, où toute contradiction, toute dissidence par rapport à la bien-pensance officielle, peut faire l'objet de sanctions. Désormais, on devra s'habituer à dire à propos de la France qu'il est le pays de la -feue- "liberté d'expression", comme il fut le "pays des Lumières." Comme quoi, tout fout le camp si nous n'y prenons garde.

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Notes :
[2] Me Pascal Markowicz est également Membre du Comité Directeur du Crif (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) et Président Exécutif du Comité Français de l’Association Internationale des Juristes et Avocats Juifs (voir : http://www.crif.org/fr/actualites/la-cour-de-cassation-confirme-la-condamnation-du-boycott-des-produits-isra%C3%A9liens/57475)
[3] Le rapport précise que « la situation en France a décliné principalement suite aux mesures problématiques adoptées dans la foulée des attentats de Charlie Hebdo, à l’image de l’interdiction des contenus pouvant être qualifiés d’apologie du terrorisme, les poursuites d’internautes et l’augmentation significative de la surveillance. » Voir https://freedomhouse.org/sites/default/files/FH_FOTN_2015Report.pdf (page 2)
Il faut toutefois préciser que Freedom House est une ONG américaine dont on peut critiquer l'indépendance. Son Conseil d'Administration a ainsi été occupé par diverses personnalités politiques etatsuniennes de premier plan, et notamment par nombre de ceux que l'on appelle les "neocons" : Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, James Woolsey (ancien directeur de la CIA), ou encore Zbigniew Brzezinski l'incontournable de la politique étrangère américaine depuis plusieurs décennies,...

lundi 9 novembre 2015 

Contre-partie. En Palestine occupée : « permis de tuer » pour les Français !

Palestine occupée : une Franco-israélienne tue deux Palestiniens !
Palestine occupée : une Franco-israélienne tue deux Palestiniens !
Les citoyens français, à tendance meurtrière, ont désormais la solution afin de satisfaire leurs pulsions assassines sans risquer d’être jugés et condamnés par la loi : s’enrôler dans l’armée d’occupation israélienne…

Ainsi, au matin du 30 octobre 2015, une soldate franco-israélienne était l’héroïne du jour en Palestine occupée, après avoir abattu à Jérusalem deux Palestiniens "soupçonnés" d’avoir poignardé un policier au poste de contrôle de Zatara, au sud de Naplouse.

Il faut préciser qu’actuellement, dans l’entité sioniste, pour abattre un Palestinien désarmé à bout portant et obtenir le statut de héros, il suffit de prétendre ou de soupçonner qu’il aurait un canif caché dans la poche ! Il est tout à fait inutile de voir le canif, rien qu'en regardant un Arabe, on peut deviner qu'il a un canif dans la poche, comme auparavant, le bolchevik qui avait toujours un couteau entre les dents pour venir égorger les innocents petits français.



« C’est ce pourquoi je suis venue ici, pour défendre Israël », a déclaré la meurtrière fraîchement enrôlée dans l’armée d’occupation sioniste, félicitée par le député pro-israélien de la 8ème circonscription des Français de l’étranger, Meyer Habib, qui a salué le courage et le sang-froid exceptionnels de la soldate…

 La France ne semble donc pas juger nécessaire de condamner ses ressortissants de confession juive, qui s’adonnent au meurtre en dehors de l’Hexagone ; son assourdissant silence n’en est que plus éloquent… Qui sait, peut-être que la meurtrière se verra remettre la légion d’honneur ? Tout est possible dans ce pays qui semble devenu une annexe de l’entité sioniste.



Quelle différence entre un djihadiste français qui guerroie en Syrie et assassine des innocents, et un citoyen français portant l’uniforme de l’armée d’occupation israélienne, opprimant et éliminant d’autres innocents ?