samedi 24 janvier 2015

PRINTEMPS RUSSE : L’armée de Novorossia passe à l’offensive sur tous les fronts

L’offensive de Novorossia se prolonge sur tous les fronts. Lente mais, résolue. On n’a pas encore utilisé toutes les réserves dans le camp des prorusses. L’offensive a commencé avec l’aval tacite de la Russie. Voici quelques révélations.

Relation Russie – Ukraine

novorossia
Depuis le début du mois septembre, la Russie voulait se débarrasser du Donbass en le poussant de nouveau vers l’Ukraine avec un «statut spécial». En somme, spécial pour les territoires en insurrection, pas vraiment l’autonomie. A cet effet, Poutine avait précisé qu’il respectait la souveraineté de l’Ukraine. Le Kremlin a même réussi à changer plusieurs commandants sur place, jugés trop intransigeants à l’encontre de Kiev. C’était très clair, il y avait des tonnes des déclarations de la diplomatie russe dans ce sens-là. Mais, à une condition : l’Ukraine devait accepter l’adhésion de la Crimée à la Russie comme un fait accompli. Sur cet aspect, Kiev était implacable et a même présenté à la Russie un ultimatum fou, en 3 points:
1. Le Donbass reste le nôtre;
2. La Crimée doit être restituée;
3. La Russie doit payer à l’Ukraine la contribution pour les dommages de la guerre.
Vladimir Poutine, très conciliant en automne vis à vis de Petro Porochenko, a estimé que ces réclamations étaient de trop. La Russie a ainsi compris que la guerre victorieuse pour les insurgés est la seule solution possible. Les vannes d’aide militaire russe pour les rebelles du Donbass sont maintenant largement ré-ouvertes. Comme jamais auparavant. Jusqu’où la Russie est prête de supporter cette offensive ? Est-ce simplement au niveau des frontières des régions de Donetsk et de Lougansk ? Les régions historiques de Novorossia et plus ? Kiev et Lvov aussi ? Les discussions sur ce sujet sur les médias et l’Internet russes sont acharnées.

Odessa

La fameuse «aide russe» aux prorusses était toujours fantôme depuis les 23 années de l’indépendance d’Ukraine. Tout le monde a «entendu» qu’elle existe mais, des activistes ne l’ont jamais vu. Je peux le témoigner. La situation à changé il y a quelques jours : l’aide financière russe pour la Résistance d’Odessa est vraiment arrivée. Première fois en 23 années ! Le signe que Novorossia pourrait se prolonger sur les frontières de notre région ?

Donbass

On signale que les munitions russes pour l’artillerie des rebelles sont vraiment en abondance. Et de plus, sont apparus des radars russes sophistiqués pour la correction des tirs d’artillerie, ainsi que des drones. Suite de quoi, l’armée ukrainienne, mal entraînée, a subi des pertes beaucoup plus conséquentes que les rebelles. Ces pertes, dépassent largement les chiffres officiellement déclarés.

Ukraine

Il faut très vite oublier les chiffres officiels ukrainiens en matière de pertes. Ils sont bidons ! Selon les rebelles, ils ont répertorié 597 cadavres trouvés à l’aéroport de Donetsk et dans la bourgade de Peski (près d’aéroport). Pour la plupart, ces pertes sont dues à l’artillerie des rebelles, avec des tirs de haute précision. Beaucoup de prisonniers demandent la permission de combattre dans les rangs des insurgés contre Kiev. De plus, l’armée ukrainienne est en état de décrépitude totale, avec la désertion massive.
Il existe désormais une instabilité grandissante à Kiev. A la télévision ukrainienne, on accuse férocement Petro Porochenko d’être un nullard et l’ennemi de l’Ukraine. Vers un nouveau Maïdan ?

Les militaires russes au Donbass ?

8 milles, selon les fantasmes de Porochenko. La réalité :
1. Sur les quelques 40 milles insurgés armés, il y a peut-être, 4 à 5 mille selon les estimations. Ce sont des volontaires antifascistes étrangers, venus pour la plupart de Russie, mais aussi d’ailleurs. Le contingent comprend de nombreux tchétchènes (le nombre de ces derniers ont bien augmenté au bout de quelques semaines). Ces volontaires ne sont pas payés, bien sûr.
Ayo Benes au centre
Ayo Benes au centre
2. Un nombre très restreint de conseilleurs militaires (payés en cachette par la Russie) pour faire permettre l’utilisation des appareils sophistiqués (radars pour l’artillerie, etc.). Ils ne sont jamais en première ligne lors des combats.
3. Les gardes de corps des hauts dirigeants du Donbass issues de FSB russes et aussi exécuteurs des choses «délicates» et sombre, comme c’était les cas du meurtre d’Alexandre Bednov, alias Batman. Quelque centaines de personnes.

Ayo Benes

Le «Lenine noir» est maintenant combattant au front dans les rangs des Brigades Internationales dans la région du Lougansk.

Des soldats français désertent pour aller combattre en Novorossia

Gros malaise au sein de l’armée française. Alors que des soldats vont combattre auprès de Daesh, en Syrie ou en Irak, d’autres se joignent à un autre combat, la lutte, disent-ils, contre le fascisme. En effet, selon la presse serbe, de nombreux soldats français sont actuellement en Novorossia pour combattre auprès des prorusses. 
« Les Français désertent l’armée française pour aller combattre en Novorossia. Un des commandants des volontaires serbes en Novorossia, l’ancien soldat des unités spéciales de l’armée française Nikola Perovic a dit, que, deux soldats français ont quitté leurs contingents pour rejoindre l’armée de la Republique Populaire du Donbass. Il a dit cela dans un article publié par le portail serbe Pravda « True ». Selon Perovic, un de ces volontaires-déserteurs est le caporal Mael, qui a une expérience des combats en Côte d’Ivoire, au Gabon et en République centrafricaine.
L’autre, nommé Modamé, a  juste fini une école militaire en France. Perovic a également dit qu’une dizaine de volontaires français, dont certains ont décidé de déserter l’armée française, et d’autres l’ayant servi auparavant ont décidé d’aller se battre à Donetsk. Les Français préfèrent la guerre contre les protégés des américains en Ukraine, au lieu des opérations coloniales sans fin en Afrique, et le soutien aux forces d’occupation américaines en Afghanistan ».

Alexandre Sivov

Commentaires : 

1- Si l’armée russe envahissait vraiment l’Ukraine, ça se verrait. 

Voici le scénario selon un officier d’active des forces armées russes. Les noms de certaines armes complexes ont été maquillés sous des sigles anodins X, Y, ou Z, car mentionner certains d’entre eux n’est pas souhaitable pour l’auteur.

Je veux expliquer brièvement à mes collègues militaires ukrainiens, ce qu’est l’armée russe moderne, et ce qu’il se passerait si elle venait à leur rendre visite dans la réalité, et non dans leurs rêves glauques.
Tout d’abord, aujourd’hui, nous utilisons des communications radio numériques avec chiffrement local. Vous pouvez intercepter, mais vous ne pouvez pas déchiffrer. Les codes sont modifiés avec une périodicité aléatoire allant de 50 minutes à une heure vingt-deux minutes. Les forces armées ukrainiennes en Novorussia utilisent un vieux modèle analogique, que l’on peut écouter. L’armée russe a maintenant des communications sur des lignes sécurisées – vous n’entendez qu’un crépitement et un murmure caractéristique.
Ensuite, si l’armée russe apparaît en face de l’UAF, cela se manifestera immédiatement par les signes suivants.
Le premier signe: l’échec de tous les moyens de communication, la décharge totale des batteries des véhicules, des chars et d’autres équipements, en même temps que les batteries des téléphones mobiles et des stations de radio. Ensuite, il y aura un miracle dans les circuits électriques de tous les équipements, tous. Cela se nomme  EMP [pulsion électro-magnétique]. Toutes les installations tombent en panne, aucun moyen de redémarrer. C’est ainsi que le système «X» fonctionne (afin de protéger l’auteur nous n’en indiquons pas le nom), avec une portée maximale de 20 km.
[Commentaire à propos de ces systèmes d’armes: Qu’est-ce qui a tant effrayé l’USS Donald Cook en Mer Noire ? Le Saker Francophone]
Le second signe: l’arrêt complet de tous les systèmes utilisant des moniteurs LCD, l’arrêt de tous les dispositifs de localisation des cibles du système de défense aérienne. C’est ainsi que fonctionne « Altair » (c’est un système connu dans le monde, nous pouvons le nommer).
Le troisième signe: l’impossibilité de déployer toutes sortes d’armes et de missiles guidés -– de MANPADS à PTURS [missile antichar réactif guidé]. Au lancement, la poudre des munitions se liquéfie. C’est un système complexe « Y » transporté sur un  MTLB [transporteur blindé multi-cible]. Portée 15 km.
Le quatrième signe: l’impossibilité d’utiliser un drone et des avions volant à basse altitude. Leur électronique embarquée sera inactivée. Appelons-le « Z ». Enfin, il y a un autre dispositif « Avtobaza« , qui peut poser un drone de force.
Qu’est-ce qu’il va se passer ensuite? Des dizaines (des centaines, si nécessaire) d’hélicoptères de combat dernier modèle, volant au-dessus de toutes les routes, commenceront la chasse aux véhicules blindés, aux trains, aux voitures. Les chemins de fer seront paralysés, les ponts bombardés. Les lumières s’éteindront car les stations électriques seront hors service. Les états-majors civils et militaires sur la ligne de front seront liquidés par les groupes de reconnaissance subversive.
C’est à peu près la façon dont l’armée russe mènerait des opérations militaires aujourd’hui. Et vous ne pourrez pas ne pas vous en rendre compte rapidement.
Par conséquent, les rêves glauques sur les «héros-cyborgs», crachant des flammes sur des centaines de chars russes, doivent être laissés aux écrivains de science-fiction.

2- Qu'attend la Russie pour intervenir ?


Bien que je ne prétende pas parler pour le Kremlin, je pense que la réponse est relativement simple: le temps n’est pas en faveur de l’Ukraine, que ce soit du point de vue politique, économique ou militaire. Le chaudron de Debaltsevo est devenu une position intenable pour les forces ukrainiennes. Quoiqu’elles fassent, elles subiront des pertes. Renforcer leur position causera des pertes. Ne pas bouger causera des pertes. Tenter une percée causera des pertes massives. Rendre les armes aura, évidemment, des effets désastreux sur l’ordre de bataille de l’armée ukrainienne et représentera une défaite sans nom de la propagande, parce que Debaltsevo a atteint, pour les ukrainiens, presque le même quotient cyborg d’invincibilité ukrainienne que l’aéroport de Donetsk avant sa prise. Une participation directe de la Russie, soutenue par le parti de la guerre russe accélérerait l’effondrement. Mais, en même temps, ce serait légitimer la prise de contrôle du pays par Tourtchinov / Iatseniouk / Avakov ainsi qu’une participation plus directe de l’OTAN/UE dans la guerre civile; deux choses que tente d’éviter le parti de la paix russe avec nul autre que Vladimir Poutine à sa tête
L’attitude de la Russie est exactement la même que lorsqu’elle faisait face à Napoléon et à Hitler: ne combattre que lorsque c’est absolument nécessaire, en dernier recours et en utilisant le moins de forces nécessaires pour attendre l’objectif fixé, tout en accumulant des ressources pour l’ultime épreuve de force au cas où on ne pourrait y échapper. Ces trois principes ont certainement caractérisé l’effort solitaire de l’Union soviétique contre l’Axe dans la guerre civile espagnole et lors de l’invasion japonaise de la Chine à la fin des années 1930. Il n’y a aucune raison que la Russie se comporte autrement aujourd’hui, surtout lorsque la coalition occidentale réunie contre elle montre des signes de désarroi et qu’une action précipitée de la Russie pourrait avoir pour effet de la solidifier à nouveau .