mercredi 14 janvier 2015

JE NE SUIS PAS Charlie.

Norman G. Finkelstein, historien et politologue américain, référence internationale sur le conflit israélo-palestinien, réagit à l’affaire « Charlie Hebdo » de manière brève mais éloquente.
 
Lundi 12 janvier 2015
La publication nazie Der Sturmer, éditée par Julius Streicher, était connue pour ses caricatures antisémites obscènes.
Imaginez qu’une paire de frères juifs, éperdus de douleur face à la mort et à la destruction qui s’étaient abattues sur le peuple juif, aient fait irruption dans les bureaux du journal et assassiné des membres de son personnel.
Élèverions-nous au rang de martyrs et de héros ceux qui ont choisi de se moquer des croyances profondément ancrées dans les consciences d’un peuple souffrant et méprisé ; de dégrader, rabaisser, insulter et humilier les Juifs à l’heure de leur épreuve, alors que le monde qu'ils avaient connu se désintégrait tout autour d'eux ?
Imaginez qu’un million de Berlinois se soient mobilisés pour pleurer les pornographes politiques.
Applaudirions-nous à cette manifestation de solidarité ?
Streicher a été condamné à mort durant le procès de Nuremberg.
Il n’est pas rapporté que beaucoup de personnes dans notre Occident éclairé aient versé des larmes.
Désolé, Charlie.
Par Norman G. Finkelstein

Juif, enfant de rescapés du ghetto de Varsovie et d’Auschwitz, le reste de sa famille ayant disparu dans les camps nazis, Norman Finkelstein avait déjà dénoncé l’incroyable arriération de la France en ce qui concerne l’éveil politique et la liberté d’expression, notamment la liberticide loi Gayssot (cf. cet extrait vidéo comportant le fameux « Que dire d’un pays qui considère BHL comme un philosophe ?! »).
L’engagement de Norman Finkelstein pour la cause palestinienne lui a coûté son métier et sa vocation. Parce qu’il avait minutieusement démonté un ouvrage pro-israélien d’Alan Dershowitz, un BHL américain qu’il révéla comme une imposture, Norman Finkelstein fut victime d’une cabale orchestrée par ledit Dershowitz, suite à laquelle il perdit son poste d’enseignant à l’Université De Paul de Chicago. Depuis, malgré son parcours universitaire exceptionnel (Doctorat à Princeton, Professeur dans plusieurs Universités américaines, auteur et conférencier de renommée internationale), il n’a pas pu retrouver de poste.
JE NE SUIS PAS CHARLIE HEBDO ! Un des fondateurs de Charlie Hebdo accuse Charb
 « Je t’en veux vraiment Charb d’avoir entraîné l’équipe dans la surenchère », a lancé Delfeil de Ton, l’un des fondateurs du magazine Charlie Hebdo.
C’est dans sa chronique hebdomadaire dans les colonnes de l’Obs que Delfeil de Ton, l’un des pionniers de Charlie Hebdo qui a quitté le magazine en 1975, s’en est pris de la sorte à Charb qu’il accuse d’être en partie responsable du drame qui s’est produit le 7 janvier dernier.

« Je t’en veux vraiment Charb. Paix à ton âme », dit-il. « Je vais être désagréable avec Charb. Il était le chef. Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère? », déplore le journaliste âgé de 80 ans.

Des propos qui sont d’ores et déjà condamnés par la rédaction de Charlie Hebdo. Selon le journal Le Monde, l’avocat du magazine satirique a d’ailleurs envoyé un message indigné à l’un des actionnaires de l’Obs. « Charb n’est pas encore enterré que L’Obs ne trouve rien de mieux à faire que de publier sur lui un papier polémique et fielleux », a-t-il accusé. « Dans un numéro sur la liberté d’expression, il m’aurait semblé gênant de censurer une voix, quand bien même elle serait discordante », a pour sa part répondu le directeur de l’Obs, Matthieu Croissandeau.

INCOHÉRENCE INTELLECTUELLE. On ne peut soutenir Charlie Hebdo et condamner Dieudonné

DIEUDONNEJe l’ai toujours dit, si les médias français défendaient vraiment la pluralité ou la liberté d’expression, jamais, ô que jamais, ils n’allaient s’acharner contre l’humoriste Dieudonné. Il s’agit simplement de malhonnêteté intellectuelle et de grosse hypocrisie, avec la mise sur pied de lois liberticides, pour protéger certains. L’humoriste a été condamné vendredi à 6.000 euros d’amende pour avoir lancé sur Internet un appel aux dons pour payer de précédentes amendes. L’acharnement continue donc…

Glenn GreenwaldDans une tribune sur son site, le journaliste américain Gleen Creenwald, ex journaliste au The Guardian, l’homme qui avait révélé l’arnaque des écoutes américaines de la NSA défend l’humoriste Dieudonné. Il parle de l’hypocrisie occidentale, après la marche dite républicaine contre la liberté d’expression.
Lire la suite en anglais chez Gleen Greenwald



Jon Stewart
Jon Stewart
Le comique juif américain du Daily Show, Jon Stewart né Jonathan Stuart Leibowitz, défend aussi Dieudonné avec sarcasme, moquant lui aussi l’hypocrisie française qui se cache derrière un supposé antisémitisme qui ne peut se révéler par des accusations sur des propos. Une belle leçon pour les spécialistes de la liberté d’expression à géométrie variable…

Bien sûr que la presse française, hypocrite, menteuse et dictatoriale avec les faibles, mais aux ordres, ne peut parler de ces deux cas. 

Prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’AnjouPrince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou« Non, je ne suis pas Charlie ! » (Prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou)


Voici sa déclaration :
"Je vais aller à contre-courant de la bienséance émotionnelle en me dissociant du mouvement « Je suis Charlie ». Non, je ne suis pas Charlie parce que je n’ai jamais aimé ce journal manichéen.
Charlie Hebdo est un papier vulgaire, méprisant les opinions qui ne sont pas les siennes qui, sous couvert de la liberté d’expression, se permet toutes les provocations. Charlie Hebdo est un journal agressif qui exploite le filon de la haine des religions en passant soi-disant par l’humour. Charlie Hebdo est à l’image de la société athée européenne de gauche, un pourvoyeur de rancune et un ennemi du respect et de la fraternité entre les peuples et les hommes, quelles que soient leurs différences, leur race, leur couleur, leur religion.
Je refuse donc de prendre part à une « alliance sacrée républicaine » pro-Charlie parce que, tout simplement, je ne comprends pas ce que je dois défendre. Je ne suis ni irrespectueux, ni indécent, et ne souhaite pas offenser la mémoire des crayonneurs abattus. Les mots manquent pour dire l’horreur de l’attaque qui a frappé la rédaction du journal. Je condamne cet acte de barbarie et présente aux familles et proches des défunts mes plus sincères condoléances.
Je dénonce juste la stérilité de la tentative d’union nationale et l’hypocrisie des citoyens qui n’ont jamais lu l’hebdomadaire humoristique et qui l’ont toujours critiqué. Rendre hommage aux victimes, oui. Rendre hommage à Charlie Hebdo, non."

Source : La couronne

J’aurais bien voulu être Charlie, mais je dois être Claude


Claude, c’est un jeune professeur de philosophie politique, qui enseigne dans une école supérieure de la région parisienne. C’est un fidèle lecteur du Courrier du Maghreb et de l’Orient ; et il suit régulièrement mes coups de gueule sur Facebook…
Claude, il y a quelques jours, a découvert, dans son fil d’actualité, le petit placard que j’avais posté sur ma page, la veille, très tard ; je l’avais moi-même emprunté à un ami algérien, qui vit à Toulouse.
Ce qui m’avait décidé ?
En visant les dernières infos du jour, tandis que je zappais, j’étais tombé sur cette scène : une meute de bienpensants, à New York, qui ânonnaient benoîtement « Je suis Charlie », avec un accent américain abominable…
Probablement ces Charlies états-uniens n’avaient-ils jamais ouvert une seule fois dans leur vie un exemplaire de l’hebdomadaire français, ni jamais vu aucune des caricatures de Cabu, Charb ou Wolinski ; s’il faut en croire l’éditorialiste James Brooks, en tout cas, qui affirmait, dans un article paru dans The New York Times (« I’m NOT Charlie Hebdo »): « S’ils avaient essayé de publier leur journal satirique sur n’importe quel campus universitaire aux États-Unis, durant ces deux dernières décennies, ils n’auraient pas tenu 30 secondes. Les étudiants et les cercles facultaires les auraient accusés d’attiser la haine. L’administration leur aurait coupé toute subvention et leur aurait fait fermer boutique. »
C’en était pathétique ; de ce pathos écœurant que peut exhaler un mouvement de foule idiot, imbécile, une réaction épidermique, où tout le monde fait tout comme tout le monde, sans rien vraiment comprendre aux enjeux, mais pour ne pas être en reste, pour ne pas prendre le risque de se tromper tout seul… Par peur, de se tromper tout seul…
Mais aussi parce que c’est tellement agréable de se sentir solidaire…
Surtout quand ça n’engage à rien !
·        « Je ne suis pas Charlie
·        Je suis la Palestine qui se fait voler…
·        Je suis la Syrie qui se fait bombarder…
·        Je suis l’Afrique qui meurt de faim et de massacre… »
Claude a imprimé le placard et l’a affiché au tableau noir de sa salle de cours.
Au soir de cette journée-là, Claude m’écrit…
Dans l’après-midi, une petite troupe aux babines haineuses s’est présentée à sa porte. Des étudiants, plusieurs de ses collègues, quelques parents d’élèves…
Ils voulaient le lui faire enlever, son placard.
Claude s’y est opposé.
Devant son refus, la troupe a assailli le rectorat de coups de téléphone et la porte de son directeur de coups de poings.
« Indigné », son directeur s’est joint à la petite foule hystérique. Il a ordonné à Claude d’enlever le placard de dessus son tableau.
Une nouvelle fois, Claude s’y est opposé.
« Déchirez ce torchon ! », s’est alors exclamé un des quidams. « Il faut défendre Charlie ! », a-t-il vociféré de plus belle. « Il faut défendre ‘la liberté d’expression’ ! » (sic)
La troupe, alors, a envahi la salle ; Claude, qui a tenté de résister, a été violemment bousculé, poussé à terre.
Et les fiers et courageux défenseurs de la liberté d’expression ont arraché le placard qu’il avait affiché dessus son tableau noir.
Tous ont applaudi.
Eux tous, qui, très certainement, jamais, dans l’entièreté de leur existence, d’aucune façon, ne se sont mis à un seul moment en danger pour défendre quelque forme de liberté.
Claude voulait poser une question, à propos d’un phénomène.
Peut-être voulait-il aussi remémorer à ses étudiants les vastes tragédies de l’Orient, plus ou moins oubliées dans les méandres d’un inconscient collectif.
Il n’en a pas eu le droit.
Depuis cet événement, Claude est sous le coup d’une procédure disciplinaire.
Peut-être devra-t-il définitivement quitter sa salle de cours et son tableau noir.
Alors, non ! Décidément, non ! Et, après ça, moins que jamais ! Je ne suis pas Charlie !
Parce que je ne saurais m’associer à ces gens-là !
Parce que, si Claude a pleuré le jour où il a appris l’assassinat des journalistes de la rédaction de Charlie Hebdo, ces « Charlies » qui l’ont frappé, « bunkérisés » dans leurs certitudes, dans leurs convictions bornées, eux, ils n’ont jamais levé le petit doigt pour la Syrie, la Palestine et l’Afrique.
Parce que tous les Charlies du Monde qui se sont subitement sentis investis de la mission de défendre « la liberté d’expression » en frappant Claude pour lui clouer le bec, je ne les ai pas vus… Je ne les vois jamais, eux… Lorsque je manifeste pour que l’on apporte de l’aide aux centaines de milliers de réfugiés Syriens… Lorsque je manifeste pour que cesse les carnages à répétitions qu’Israël perpètre à Gaza… Lorsque je manifeste pour que les multinationales arrêtent d’affamer l’Afrique… Les Charlies subitement apparus un peu partout n’ont jamais été ni la Syrie, ni Gaza, ni la Côte d’Ivoire.
Parce que, comme les milliers de familles arabo-musulmanes qui vivent dans les villes d’Occident, je pense à mes proches, à chaque heure, à ceux-là, qui meurent quotidiennement plus nombreux dans les guerres du Moyen-Orient ; parce que je comprends mal pourquoi les Charlies ne se mobilisent pas pour eux.
Parce que je refuse de participer à cette névrose collective, ce qui ne m’empêche pas d’exprimer ma tristesse devant la souffrance et l’horreur des attentats de Paris, même si Charlie Hebdo n’était plus, depuis longtemps, le champion de l’esprit critique et de la vérité à tout prix qu’il a été jadis et si cette rédaction avait passé pas mal de petits compromis avec le politiquement très correct, depuis que Philippe Val y a remis de l’ordre, un ordre très favorable à Israël dont Charlie Hebdo avait pris le parti en 2006, et depuis que le comité s’était élargi à des personnalités de l’acabit de Caroline Fourest, pseudo-intellectuelle chantre de l’islamophobie…
Parce que je refuse de m’associer à ce qui s’est rapidement mué en une scandaleuse pleurnicherie réservée aux membres du grand club occidentalo-occidental, alors que, depuis des années, tous ces gens se fichent éperdument de tragédies autrement plus effroyables qui, de l’autre côté du grand lac Méditerranée, plongent dans l’horreur des centaines de milliers de familles.
Parce que je ne peux pas être Charlie avec tous ces inconscients qui ne savent pas la réelle valeur de « la liberté d’expression », quatre mots dont ils ignorent tout des réalités intrinsèques.
Parce que je suis effrayé par leur sectarisme hypocrite, par ce communautarisme de proximité qui frise le racisme le plus débridé, jamais avoué, ni assumé dès lors.
Parce que je ne peux pas être à la fois la Palestine, la Syrie et l’Afrique… et Charlie. Pas ce Charlie-là, en tout cas ; pas cette indécence qui, je crois, n’aurait peut-être pas vraiment plu à l’un ou l’autre des douze défunts… Qui les aurait embarrassés, gênés.
Parce qu’on n’est pas obligé d’avoir les mêmes sentiments que tout le monde. Parce qu’on ne devrait pas avoir à s’inquiéter si, avec la raison et l’esprit, on n’exprime pas les mêmes émotions viscérales que tous ceux-là qui s’empressent de hurler le même slogan.
Parce que je n’ai jamais eu la mémoire courte et parce que je me souviens que ceux-là mêmes qui braillent à présent sur toutes les chaînes de télévisions et de radios contre une atteinte à « la liberté d’expression », politiciens, journalistes et simples quidams, il y a quelques mois, en meutes, l’écume aux lèvres, muselaient sans vergogne et avec une arrogance féroce la voix dissidente d’un autre humoriste par trop dérangeant… La liberté d’expression à géométrie variable…
Parce que je m’opposerai toujours à ces policiers de la pensée.
Parce que je n’ai pas besoin de me donner l’impression d’exister, à travers un quelconque « Je suis Charlie ». Même s’il est éminemment politiquement incorrect de l’écrire, c’est effectivement bien de cela qu’il s’est agit, dans le cas de beaucoup des badauds qui se sont rassemblés sous cette épithète, de ces derniers jours…URL: http://wp.me/p17qr1-fq1

Abdallah

Abdallah essuie de vives critiques ! Abdallah est un rappeur qui a fait « le buzz » pour noël en rappant déguisé en père noël dans un supermarché. Mais il a également fait un « bad buzz » après les attentats perpétrés à Charlie Hebdo en diffusant une caricature de Charlie Hebdo sur laquelle on peut voir un imam avec un Coran dans les mains qui dit « Le Coran c’est de la merde ça n’arrête pas les balles ». Abdallah a accompagné son post sur Facebook avec la photographie en question d’une légende pour le moins hasardeuse : « Charlie Hebdo c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles« .
Abdallah a tenu à s’expliquer pour son post ! – Abdallah s’est justifié dans un très long post Facebook :
APRÈS LA PUBLICATION, L’EXPLICATION :
Alors là … je n’comprends vraiment plus rien. Pourquoi vous vous mettez dans tous vos états ? Pourquoi tant de haine ? Quoi ? C’est ma publication d’hier qui vous fait cet effet-là ? D’accord. Reprenons les choses dans l’ordre.
Hier j’ai publié une des fameuses couvertures de Charlie Hebdo qui ont tant fait polémique, reprenant leur slogan pour y modifier 2 misérables mots. Même formulation. Même humour. C’est ce qu’on appelle de la satire mesdames et messieurs, et c’est exactement ce que Charlie Hebdo pratiquait. Je suis même sûr que les malheureuses victimes se sont bien marrées en lisant ma publication de là où elles sont. Alors pourquoi n’ai-je pas le droit de formuler EXACTEMENT la même blague qu’eux ? Quoi ? Quelqu’un aurait-il le monopole de l’humour ? Ah oui j’avais oublié ! Je vous entends déjà me répondre : « Parce que c’est un drame et qu’on ne rit pas avec la mort ! ». Ah bon … On ne rit pas avec la mort ? Mais sur la caricature en question, Charlie Hebdo parlait du massacre de 1 150 (mille cent cinquante) personnes en Egypte ! Quoi ? Toutes les vies humaines n’ont-elles pas la même valeur ? Alors expliquez-moi pourquoi je ne peux pas faire la même foutue blague putain ? Pourquoi êtes-vous choqués ? Attendez … Je crois savoir … Peut-être que ça n’a rien de logique, rien de cohérent. C’est purement émotionnel. En fait si je comprends bien, ça ne se passe pas au niveau du cerveau … mais au niveau du cœur. Ma blague vous a blessé. Je vois où vous voulez en venir … C’est d’ailleurs exactement là où je voulais vous emmener …
A vrai dire, je partage votre avis. Ma blague était horrible. Indécente et de mauvais goût. D’ailleurs peut-on réellement dire que c’était une blague ? C’était plutôt un ramassis de vomi et de haine. Et j’en profite pour m’en excuser parce que ça m’a moi-même profondément blessé ce que j’ai publié hier. Mais c’était pour la bonne cause … Parce que vous voyez, selon moi, il y a 3 formes d’humour : Il y a ceux qui rient de tout. Il y a ceux qui ne rient de rien. Et puis il y a ceux qui rient de tout mais avec RESPECT. Je fais partie de la troisième catégorie de personnes. Vous voyez mes amis, il y a une fine ligne entre la liberté d’expression et la liberté d’injurier ou d’humilier quelqu’un. Une ligne que j’ai clairement dépassé hier soir. Maintenant je dois vous avouer quelque chose … Vous voyez ce sentiment de coups de poignard dans le cœur que vous avez ressentis hier en lisant ma publication ? Vos confrères musulmans ont ressentis EXACTEMENT la même chose en prenant chaque jour le métro et en voyant placardé partout : « Le Coran c’est de la merde ! ». Ils se sont sentis humiliés. Ils ne vous l’ont peut-être pas dit par pudeur, mais il faut que vous le sachiez : Pour un musulman, SES prophèteS sont plus chers à son cœur que son propre père ou sa propre mère ! On peut ne pas être d’accord avec ça ! On peut en débattre ! On peut en rire ! Mais dans le respect mutuel. Donc laissez-moi vous poser une question : Où est le respect quand on dessine un prophète en levrette sur un lit ? L’auriez-vous accepté pour votre mère ? Enfin je ne sais pas, c’est peut-être drôle … L’humour est relatif. La dignité ne l’est pas.
Croyez-moi, la liberté d’expression ABSOLUE est un leurre. C’est un mensonge qu’on vous a vendu. Regardez, même votre meilleur pote, vous pouvez le traiter d’ « enculé », de « suceur », mais vous ne vous permettrez jamais de lui dire « ta mère est une chienne ». Pourquoi ? Parce qu’il y a des limites. Lesquelles ? Celles de la décence. Et même si vous n’avez aucun lien avec sa mère, ça vous dérangerait de le blesser. C’est instinctif. C’est un réflexe primitif chez l’Homme. C’est ce qu’on appelle la « Honte ». En être dénué équivaudrait à retourner au stade animal. Tout comme ceux qui tuent des innocents. Sachez-le, on peut aller très loin dans l’humour, mais la retenue est quelque chose de naturel. C’est la liberté d’expression absolue qui ne l’est pas.
Pour finir, je vais vous raconter une petite anecdote. Comme vous le savez tous, je ne m’en cache pas, je suis un grand fan de Dieudonné. Quand je suis allé voir son fameux spectacle « Le Mur », à un moment on le voit uriner contre le mur des Lamentations. Vous savez, à ce moment-là, inconsciemment j’ai baissé le regard. Je n’ai pas trouvé ça drôle. J’ai trouvé ça indécent. Je crois que sur ce coup, il avait dépassé la fine ligne dont je vous parlais … Disons non au terrorisme. Rions ensemble. Rions même les uns sur les autres. Mais respectons-nous les uns les autres. Car c’est dans le respect de nos différences que se trouve la clé du vivre ensemble.
N’hésitez pas à taguer toutes les personnes qui ont mal pris ma publication d’hier et à leur expliquer ma démarche. Merci de partager ce message le plus massivement possible, car je crois qu’une grande partie des voix des musulmans n’a pas été entendue le 7 janvier 2015. Des musulmans qui sont ainsi doublement victimes. De Charlie Hebdo. Et de leurs assassins …

Conclusion

EEst-ce trop demander que de faire preuve d'empathie et de respect envers nos semblables ?

D'essayer - oh comme cela semble difficile à certains - de respecter les demandes raisonnables, afin de ne pas heurter inutilement les convictions ?

Par exemple :

  • en n'insultant pas gratuitement Jésus ?
  • en n'insultant pas gratuitement la mémoire de sœur Emmanuelle ?
  • en n'insultant pas gratuitement Mahomet ?
  • Etc....

Ce qui ne signifie nullement ne pas se battre pour la laïcité ou les excès dommageables des religions...Cela assurément ne m'empêche pas d'avoir une pensée émue pour toutes les victimes des opérations terroristes sous fausse bannière; notamment pour les 12 collaborateurs de Charlie Hebdo ! Et assurément, je suis pour la Liberté d'Expression mais je ne l'assimile pas forcément ni au "droit" d'injures, ni de dénigrement gratuit et systématique, ni à l'absence de respect pour autrui !     
Voici une opinion sur Charlie Hebdo qui m’a été envoyée par un ami à Paris qui connaît bien ce journal et ses journalistes :
« En matière de politique internationale, Charlie Hebdo est néoconservateur. Il a soutenu toutes les interventions de l’OTAN depuis la Yougoslavie. Ils sont anti-musulman, anti-Hamas (ou toute organisation palestinienne), anti-russe, anti-cubain (à l’exception d’un dessinateur), anti-Chávez, anti-Iran, anti-Syrie, pro-Pussy Riot, pro-Kiev… Faut-il continuer ?

L’ancien rédacteur en chef, Philippe Val est, je crois, un néoconservateur pur et dur) ».

                             
   Hannibal GENSERIC
Moralité :  caricaturer le Juif ou le sioniste mérite la peine de mort (Streicher) ou une lourde peine de prison, caricaturer le Musulman ou le Chrétien, mérite le prix Nobel de l'humour. On appelle cela, en Francisraël, la liberté de la Presse.