vendredi 3 août 2012

« Printemps arabe » , CIA et cyber-collabos



Depuis la découverte de l’implication américaine dans la préparation et la conduite du « printemps arabe », les journalistes d'investigation et les chercheurs parviennent progressivement à reconstituer le puzzle et à remonter les filières. Dans une analyse scientifique détaillée, le chercheur Yves-Marie Peryry apporte sa contribution très éclairante. 
Elle a été publié par le très sérieux Centre Français de Recherches sur le Renseignement (CF2R). L’ouvrage récent « Arabesque américaine », d’Ahmed Bensâada, chercheur algérien établi à Montréal, détaille le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe, c’est un travail extrêmement sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Nous avons appris qu'un livre consacré au rôle des cyber-collabos tunisiens, égyptiens, libyens, yéménites et syriens dans le "printemps arabe", c'est-à-dire dans l'implosion du monde arabe, dans son aliénation par l'islamisme et dans sa remise sous les bottes des impérialistes et des sionistes, était en préparation par deux journalistes français. Nos héros cyber-collabos devraient s'en inquiéter.
Rappelons qu’un collabo, apocope de collaborateur, désigne une personne ayant collaboré avec l’occupant nazi durant la seconde guerre mondiale. Dans le contexte actuel,la un collalbo est une personne qui collabore avec l’Axe du Mal (USA, Israël, Arabie Saoudite, Qatar) contre les intérêts de son propre pays. Il y en a beaucoup au sein du gouvernement tunisien actuel, mais ce n'est pas notre propos.

Des « Révolutions Colorées » au « Printemps Arabe »

Le mode opératoire des révoltes du « printemps arabe » a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans les années 2000. Comme il est de notoriété publique que ces révolutions ont été structurées, formatées et financées par des organismes américains, il serait logique de conclure qu’il y a présence d’une main américaine derrière les révoltes de la rue arabe.
1- Entre 2000 et 2005, les gouvernements alliés de la Russie - ceux de Serbie, de Géorgie, d’Ukraine et du Kirghizistan - ont été renversés sans trop d'effusion de sang. Bien que les médias occidentaux aient prétendu que ces soulèvements ont été spontanés et populaires, ces « révolutions dites colorées » sont le résultat d’une vaste planification des états Unis par le truchement d’ONG et d’organismes américains tels la « United States Agency for international development » (USAID) La National Endowment for Democraty (NED) L’International Republican Institute(IRI) ou le National Democratic Institute For International Affairs (NDI). Elles ont contribué, avec d’autres, à financer, à mettre en place et à encadrer les « révoltes colorées » sous les apparentes bannières de Otpor (résistance) en Serbie, Kmara (c’est assez !) en Géorgie , Pora (c’est l’heure) en Ukraine ,  et Kelkel (Renaissance) au Kirghizistan. On ne peut qu’être frappé par la similitude pour ne pas dire l’identité avec certaines organisations et slogans arabes, comme le poing fermé, logo référentiel d’Otpor, qu’on retrouve aussi présent en Tunisie en égypte ou en Lybie.
2- La seconde similitude est bien évidemment le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la Communication (TIC) et notamment le rôle des réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter ou Youtube dans le renversement des régimes en place. Ce qui donna d’ailleurs lieu à l’éclosion de néologismes tels que cyberdissidents ou cyberévolutions. Et ce n’est pas un hasard si une compagnie américaine basée au Massachussetts a développé le logiciel TOR qui permet la navigation anonyme sur Internet et l’a mis, gratuitement, à la disposition des cyberdissidents iraniens pour « partager de l’information dans des pays totalitaires » selon la représentante de TOR. C’est cette même compagnie qui a aidé les cyberdissidents tunisiens et égyptiens lors de leurs révoltes pour contourner les censures de leurs États respectifs. En janvier 2010, la Secrétaire d’État américaine annonce officiellement la volonté des USA « d’aider financièrement à concurrence de 30 millions de dollars les entreprises et les ONG fabriquant des logiciels anti censure pour aider les opposants vivant sous des régimes autoritaires à contourner les blocages, crypter leurs messages et effacer leurs traces. Les bénéficiaires des fonds fédéraux devaient distribuer leurs logiciels gratuitement, les traduire en différentes langues et offrir des programmes de formation » (Extrait de Washington défend l’Internet libre mais sous surveillance. Le Monde du 21 février 2011).
On sait comment, par la suite, ces technologies ont été utilisées en Tunisie, en Egypte, en Libye, au Bahreïn, au Yémen, au Maroc et en Syrie pour « populariser » les mécontentements, les soulèvements et les révoltes.

Les USA et la « cyber-diplomatie »

Le 15 juin 2009, Twitter a repoussé une maintenance de ses services afin de ne pas gêner l’activité des contestataires du régime iranien, qui utilisent l’outil de micro-blogging pour passer outre la censure gouvernementale. Mais deux jours plus tard, le New York Times a révélé que c’est le gouvernement américain, en la personne d’un haut-fonctionnaire du département d’Etat, Jared Cohen, qui a demandé à Twitter de décaler d’un jour cette opération de maintenance. Il s’agissait des prémisses de la plus ambitieuse évolution de la diplomatie américaine à l’heure d’Internet. Dans l’ombre de ce projet, deux hommes : Jared Cohen, (27 ans) et Alec Ross (39 ans), conseiller spécial d’Hillary Clinton et gourou des réseaux sociaux pendant la campagne du candidat Barack Obama.
Finie la diplomatie traditionnelle consistant à parler de gouvernement à gouvernement, la diplomatie du XXIe siècle consiste à donner plus de pouvoir aux peuples pour qu’ils puissent prendre en main leur destin – quitte à contourner parfois leurs représentants officiels, comme l’explique Alec Ross lui-même : « La plupart du temps, j’évite de traiter avec les officiels. La diplomatie traditionnelle n’est plus suffisante. La diplomatie numérique consiste surtout à travailler avec les acteurs directs, voire clandestins, de la société. ». Naturellement, cette « aide » n’est nullement désintéressée, elle doit conduire à remplacer les régimes en place, souvent discrédités, par des « régimes amis », du genre saoudien ou qatari, qui sont donc souvent pires que les régimes déboulonnés, mais qui ont l’avantage de travailler main dans la main avec l'Axe du Mal. Quant au reste : démocratie, liberté, dignité, etc., ce n’est que de la poudre aux yeux et de la propagande pour les gogos, pour les sourds et pour les aveugles.
Ce projet a un nom : le 21st Century Statecraft, et une date de naissance officielle (début 2010) qui correspond au discours de Hillary Clinton intitulé Internet Freedom. Mais c’est dès novembre 2008 que la première pierre du projet a réellement été posée, avec une initiative pour le moins originale.

Quand les e-activistes sont formés par les géants du Web

C’est à cette date que le Département d’Etat (Ministère américain des Affaires Etrangères) a annoncé la tenue d’un sommet inédit : l’Alliance for Youth Movement (AYM), prévu le mois suivant.
Ce sommet, organisé par Jared Cohen, avait clairement pour objectif de faire se rencontrer 17 organisations qui veulent changer les choses dans leur pays, et s’organisent pour cela sur les réseaux sociaux, et des entreprises du secteur privé, qui sont aussi sponsors de l’événement : Facebook, MTV, Howcast, Youtube, AT&T, etc. L’ordre du jour du sommet ne laisse la place à aucune ambiguïté :
·       Comment surfer anonymement sur le Web ?  ;
·       Comment agir sur Facebook en toute sécurité ?  ;
·       Comment bloguer pour le changement pour les débutants ; etc.
A qui s’adressent ces formations à la cyber-dissidence ? La liste des organisations qui font partie de ce réseau, plus de trois ans après sa création, est elle aussi assez claire. On retrouve entre autres le « Shabah 6 of April », un mouvement égyptien pro-démocratie dont les 4 fondateurs seront à la pointe du combat pour faire chuter Hosni Moubarak en 2011, le mouvement contestataire du 20 février (Maroc), le « Libyan Youth Movement » (Libye) principale organisation d’opposition au régime de Mouammar Khadafi, et une liste de cyber-activistes tunisiens, devenus depuis la découverte de leur rôle peu reluisant, des « cyber-collabos américains». Cette liste comprendrait, entre autres, Slim Amamou, Haythem el mekki, Aziz Amami, Soufiane Chourabi, Emna Ben Jemaa, Lina Ben Mhenni, Emna El Hammi, Amira Yahyaoui, Lamia Slim et Yassine El-Ayari et le chef de la secte Farès Mabrouk. Ils ont été recrutés par des ONG-écran de la CIA, qui, moyennant voyages gratuits et argent, les ont formés à la "révolution 2.0". 

Ces « héros » de la « révolution du jasmin » ont ouvert une autoroute aux islamistes, les autres agents au service de l'Axe du Mal. Ils ont ainsi contribué à ruiner leur pays, à fragiliser le monde arabe et à booster le fanatisme islamiste un peu partout. Mais les récompenses américaines et qatari font taire bien des consciences. 


Ainsi, le salarié de Freedom House, Soufiane Chourabi, a été libéré le 6 août, quelques heures après son arrestation pour ivrognerie sur la voie publique en plein Ramadan (d'après le Ministère de l'Intérieur). Après intervention expresse de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique, siège officiel du nouveau Résident Général, chargé de la protection du TUNISISTAN, province maghrébine du Califat arabo-islamique, les charges contre lui ont été abandonnées, miraculeusement. L’Agence France Presse rapporte que Fares Mabrouk et Slim Amamou ont été sélectionnés par le programme World Fellows de la prestigieuse université américaine de Yale. Des « activistes » (entendez par là des cyber collabos) turcs, chinois, libanais, vénézuéliens, et tunisiens se retrouvent ainsi à passer 6 mois tous frais payés dans l'un des meilleurs établissements universitaires des États-Unis.
Dès que des journalistes du Washington Post et du New York Times ont révélé le rôle des services américains dans le « printemps arabe », les principaux jeunes activistes égyptiens ont été acculés à l’aveu. En février 2011, sur DreamTV, Waeil Gouneym en larmes a déclaré : « Je veux dire à toute mère et tout père qui ont perdu un fils ou un être cher, que je m’excuse, que ce n’est pas de notre faute à nous, je le jure, ce n’est pas de notre faute ». Plus tard, sa complice Nadine Wahab a fait la même chose : « L’objectif était de faire tomber le régime. J’ai ressenti une immense responsabilité, parfois de la culpabilité, parce que je poussais mes compatriotes à prendre des risques » (Jeune Afrique du 3 juillet 2011).

Slim Amamou, USA et CIA

Mai 2009, deux ateliers ont été organisés au Caire, l’un par le gouvernement américain et l’autre par l’Open Society Institute de George Soros. Une semaine durant, des activistes tunisiens et égyptiens se sont côtoyés et ont échangé des conseils sur les méthodes de contournement de la censure. Slim Amamou était présent…Un autre exemple de ces réunions d’activistes arabes est celle qui a été organisée à Beyrouth en décembre 2009. Étaient présents, entre autres, Slim Amamou (Tunisie), Weddady (Mauritanie), Ali Abdulemam (Bahreïn) et Hisham Almiraat (Maroc) » ?

Au sujet du rôle très important que le conseiller d’Hillary Clinton et le concepteur de la diplomatie digitale, Alec Ross a joué dans le « printemps arabe », Olivier de Gandt et Joan Tilouine écrivent : " Sur place en Egypte et en Tunisie, Ross et ses équipes ont au préalable armé financièrement et technologiquement des milliers de geeks avides de liberté" Des leaders 2.0 comme le blogueur tunisien Slim Amamou, devenu secrétaire d’Etat à la Jeunesse, témoignent de l’activisme américain auprès des défenseurs de la liberté d’expression arabes : Il y a quelques années, c’est la Freedom House qui a formé des leaders technologiques, raconte Amamou qui suit toujours des "cours"…..!!!!

Pourquoi donc Slim Amamou, Lina Ben Mhenni, Emna Ben Jomaa et les autres pions de la « révolution 2.0 » ne font-ils pas la même chose ? Pourquoi ne disent-ils pas s’ils font partie de l’Alliance of Youth Movements (AYM) et du réseau « Cyberdissidents.org, crée en 2008 à l’initiative des Américains et des Israéliens ? Que craignent-ils ? Quelles ont été leurs relations avec Alec Ross, Appelbaum , Peter Ackerman et David Keyes ? 

Bas les masques !

Aussi importante que cette affaire d'intervention US dans la conduite du "printemps arabe", il faut relever cette alliance objective entre le grand prêtre du sionisme, Bernard-Henri Lévy et le grand imam de l’islamisme new look, Tariq Ramadan. Tous les deux ont été, en effet, d’ardents défenseurs de l’invasion de la Libye par les forces atlantistes et par les jihadistes d’Al-Qaïda. De toute façon, depuis quelques mois, contrairement à Ahmed Bensaada, Tariq ramadan ne parle plus beaucoup de ce « printemps arabe » orchestré par les services américains. C’est que depuis janvier dernier, il dirige le « Centre de recherche pour la législation islamique et l’éthique » (CILE), basé à Doha, capitale du ...Qatar ! Devenir salarié de l'émir Sheikh Hamad, voilà un tournant remarquable dans la carrière de cet ex-pourfendeur du wahabisme et des monarchies du Golfe ! Mais l'argent fait bien des miracles, que les religions sont incapables de faire. Ce centre a été inauguré  le 15 janvier 2012 à Doha en présence du couple « royal » et du grand pape de l’internationale islamiste, Youssef el-Qaradawi, autre salarié de l'émir. Il ne manquait à cette cérémonie que le grand gladiateur de la cause islamique et sioniste : Bernard-Henri Lévy ! Ce qui est bien dans ce tragique « printemps arabe », c’est qu’il a fait tomber les masques…beaucoup les masques. Qu'allons-nous encore découvrir de honteux sous tous ces kamis, ces burqas et derrière toutes ces  barbes ? Qui vivra verra.

La e-diplomatie est née

La e-diplomatie est là : la proximité entre gouvernement américain et réseaux sociaux est à prendre en compte dans toute analyse qu’on pourra faire sur les révolutions arabes. Non pas que ce soient les États-Unis ou les géants du Web qui aient mis les manifestants dans la rue. Mais désormais, dans l’Amérique de 2012, nul doute que nul ne connaît mieux le pouvoir des réseaux sociaux pour « promouvoir la démocratie » que le Département d’Etat, et son annexe, la CIA. Cette démocratie promise aux Arabes a un nom : le califat. Elle a ses agents exécuteurs sur le terrain : les islamistes de tous bords (Nadhaouis, Aqmistes, Qaïdistes, salafistes, Frères Musulmans, etc.) . Elle a ses sponsors : USA, Israël, Arabie, Qatar. Elle se présente sous les traits hideux du totalitarisme, du népotisme, du racisme et de la corruption, estampillées islamiques, donc halal.

Pour les Américains, seul compte leur combat pour la domination mondiale des sources d’énergie. Que les peuples arabes soient dominés par des dictateurs, des rois, des émirs, des cheikhs ou des califes, « ils  n’ont en rien à cirer ». Au contraire, ils sont ravis de les voir, ces Arabes, vaincus et soumis, par islamistes interposés. Les peuples « arabes », encore une fois, sont  les dindons de la farce. 
 Hannibal Genséric

Mise à jour du 10/01/2003

C’est un ancien patron de la DST, Yves Bonnet et un autre ancien analyste du renseignement, Eric Denécé qui le confirment : «Tous les blogueurs et les leaders des réseaux sociaux qui ont été derrière le lancement des révolutions arabes ont été repérés dans des cycles de formations organisées par des ONG et des Fondations américaines au début des années 2000»...
L’Algérie était à l’abri de cette fausse révolution, car elle est déjà passée par là et a fortement payé le prix. Actuellement la donne a changé puisque les Etats-Unis ont besoin de l’Algérie dans la crise au Mali. Par contre, aujourd’hui la menace provient beaucoup plus des Qataris et des Saoudiens qui essayent de naviguer seuls en s’adonnant à des exercices de style, indépendamment de la volonté des Américains, car ils se sentent puissants et prêts à mener leurs combines en solo »..